CHAPITRE 99 : Certitude

132 25 1
                                    

J'enfourne le plat avant d'aller me doucher, satisfait. J'ai non seulement pu rattraper tout mon retard, mais j'ai en plus eu du temps pour m'appliquer sur ma recette et terminer les préparatifs pour mes chaleurs. Quand je repense aux deux dernières que j'ai vécu, j'en ai des sueurs froides malgré l'eau chaude. C'est vrai qu'elles n'ont jamais été très agréables mais c'est encore pire depuis ma rencontre avec Alec. C'est comme si mon corps tout entier hurlait pour le sien et qu'il me faisait payer son absence, absolument rien d'autre ne pouvant la combler. Mais là, il sera avec moi et si c'est aussi merveilleux que pendant son rut... Je ris comme un idiot et tourne le robinet d'eau froide à fond, histoire de calmer mes ardeurs. Une semaine que nous n'avons pu nous toucher et j'ai l'impression que je suis en manque. Mais c'est sûrement à cause de mes chaleurs, non ? En tous cas, je suis heureux d'avoir pu passer du temps avec lui à la fac, même si ça m'a fait très bizarre au début, étant donné son statut de prof. Bon, on dit chargé de TD mais pour moi c'est pareil ! J'ai eu l'impression que certains étudiants de ma promo m'ont regardé bizarrement et je ne sais si c'est parce qu'ils nous ont vu ensemble malgré notre discrétion ou si c'est mon odeur qui est devenue plus forte à mesure que mes chaleurs approchaient. En tous cas, je suis bien content de ne plus avoir à supporter leurs messes basses pendant trois semaines ! L'idée d'avoir de nouveau du retard à rattraper me désole, mais j'aurai plus de temps pour le faire et pour préparer mes partiels. Enfin j'espère. Mais surtout, je pourrai profiter des vacances pour être avec les seules personnes qui importent !

Je coupe l'eau et enfile mon peignoir après m'être sommairement séché. Celui-là même que je portais quand j'ai proposé à Alec de nous mettre en couple. Je jette un coup d'œil à mon calendrier avant de réaliser. Bientôt deux mois ! Je ne sais pas bien si le temps passe vite ou lentement, mais j'ai une conviction qui s'est profondément ancrée en moi, encore plus depuis la confession d'Alec : je veux passer ma vie avec lui. Ou plutôt, je vais passer ma vie avec lui. Ce que je veux et ce que je projette sur l'avenir semblent s'entremêler, si bien que mon espoir devient une certitude.

La course folle de Tsuki dans le studio me sort de mes pensées et je m'agite à mon tour après avoir vu l'heure. J'étais en avance, voilà que je vais finir à la bourre ! Je balance mon peignoir sur le canapé et enfile un boxer. Mais alors que j'ouvre mon placard pour prendre des vêtements, j'entends la sonnette retentir. Quoi ?! C'est pas encore l'heure pourtant ! Est-ce que c'est un voisin ? Un représentant peut-être ? Est-ce que j'ai le temps de m'habiller ? Un second retentissement me fait paniquer et j'enfile mon peignoir à la hâte, veillant à bien le serrer. Tout mon stress s'évanouit au fur et à mesure que je m'approche de la porte. Je le sens au plus profond de moi, c'est Alec. Mais qu'est-ce qu'il fait déjà là ?! Et pourquoi il me met la pression à sonner deux fois, cet abruti ?! J'ouvre la porte, heureux mais prêt à en découdre avec l'indélicat alpha :

– Est-ce que je dois t'apprendre la patience en plus de la ponctualité ?

– Désolé ! Effet Schrödinger, encore ! Je suis si en retard que ça ?

– Hein ? Mais non, t'es en avance ! Tu vois pas que tu m'as même pas laissé le temps de m'habiller ?

– Hahaha, si je dois être parfaitement honnête, j'ai pensé que c'était une surprise. Après tout, ça ne serait pas la première fois que tu m'accueilles dans cette tenue.

– Pff ! Dépêche toi d'entrer au lieu de dire des bêtises !

Alec s'esclaffe et m'embrasse chastement avant de se diriger vers le sofa. Je pose ma main sur là où ses lèvres se sont posées, interloqué. Un bisou sur le front, vraiment ? Après cette semaine passée à éviter tout contact physique, j'arrive pas à croire que c'est tout ce à quoi j'ai le droit pour nos retrouvailles ! Bon, c'est vrai qu'on va passer mes chaleurs ensemble dans pas si longtemps, mais quand même ! Vexé comme un pou, je me fiche devant lui alors qu'il est assis sur le canapé à jouer avec Tsuki. Je desserre un peu ma ceinture et prend un air faussement innocent :

– Et si je te disais que c'était bien une surprise ? 

Scent of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant