Le lycée des Surnaturels (tome 2)

Chapitre 17

Le lendemain, je retrouve mes bonnes résolutions et me résous à m'exercer à la manipulation magique que M. Marlin voulait me faire faire au premier cours. Je m'arrête pour cela dans un recoin un peu caché dans un couloir rarement emprunté (autant m'éviter un public non désirable).

Comme je n'ai pas de petits-beurre, j'utilise des galettes bretonnes, ce qui doit revenir au même, je suppose. J'ai cependant beau mouliner du petit doigt comme un fou, il ne se passe rien du tout. Si, je me fais une crampe et me provoque un mal de crâne comme lorsque j'abuse trop de mes pouvoirs féeriques. À la limite, j'obtiendrai un meilleur résultat en soufflant sur le paquet, comme pourrait le faire un humain sans pouvoir.

Frustré, je fusille mes biscuits du regard. Dire qu'Hector a maîtrisé cette manipulation à huit ans... Du moins, c'est ce qu'il prétend. Qui sait s'il ne s'agit pas tout simplement d'un tissu de mensonges destinés à me rabaisser ?

Des bruits de pas me font sursauter. Je me retourne pour fixer le nouveau venu. C'est Auguste et il ne paraît pas étonné de me voir dans ce couloir.

— Comment savais-tu que j'étais ici ?

Il se tapote le bout du nez en souriant.

— Je t'ai senti.

Je cligne des paupières.

— Tu m'as... Oh...

J'ignorais que le flair des loups-garous était aussi puissant et, maintenant, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer Auguste en train de renifler dans les couloirs pour me trouver.

L'alpha vient s'adosser au mur à côté de moi.

— Il va falloir définir une stratégie pour le tournoi interespèces, s'enflamme-t-il. J'y pense depuis tout à l'heure et je voulais qu'on en discute.

Je soupire en laissant tranquilles mes galettes bretonnes pour le moment. Pour être tout à fait honnête, cette compétition est pour le moment le cadet de mes soucis. Elle n'aura lieu qu'à la toute fin de l'année, n'est-ce pas ?

— Oui, c'est vrai, je réponds cependant pour soutenir mon petit ami.

— J'ai une bonne nouvelle : j'ai trouvé une louve qui accepte de nous rejoindre.

J'ai soudain l'impression d'avoir avalé de travers.

— Une louve ? je répète d'un ton suspicieux.

Ce n'est pas que j'ai un a priori négatif contre les louves. Je suis certain qu'elles sont des co-équipières très efficaces. Simplement, je ne suis pas certain d'avoir la cote auprès de ce genre de filles, en ce moment, puisqu'elles sont persuadées que je suis coupable de détournement de loup. Et je le suis.

— Une louve qui a trouvé son âme sœur lors de la cérémonie de la Grande Lune, m'assure Auguste. Un alpha suisse, je crois. Elle-même est une oméga timide, mais sympathique. Je pense que vous devriez bien vous entendre. Elle s'appelle Lisa Grimaud.

Ce nom m'est familier. Oui, je me souviens de l'exposé que cette Lisa avait fait en cour d'artéfacts avec une autre louve. Je ne crois pas en revanche lui avoir déjà adressé la parole.

— Oh, j'ai moi aussi trouvé quelqu'un, je me rappelle soudain. Une vampire.

Auguste paraît surpris.

— Vraiment ?

— Oui. Enfin, c'est plutôt elle qui m'a trouvé, pour être exact. C'est Nour. Tu sais, la fille douée en maths. Elle tient à être dans notre équipe parce qu'elle estime que ma double nature représente un avantage.