Chapitre 37

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Le plan de Titania se révèle fort simple : coincer Auguste et sa correspondante et les examiner de près pour essayer de distinguer l'envoûtement qui pourrait potentiellement les lier l'un à l'autre. Sauf que, bien évidemment, l'alpha et ladite correspondante ne sont plus en vue. Ils fanfaronnaient devant moi au moment où je n'avais pas envie de les voir et, à présent que c'est l'inverse, ils ont disparu ! Le monde est vraiment mal fait. Ce n'est pas la première fois que je me le dis.

C'est finalement Morgane, appelée à la rescousse avec Moira, qui les trouve les premiers. Apparemment, ils s'étaient réfugiés sur un banc un peu à l'écart pour... eh bien, ma jumelle ne l'a pas précisé, mais je suppose que c'était pour se bécoter tranquillement.

J'arrive tout essoufflé sur les lieux. Je remarque alors que ma jumelle a discrètement ficelé l'alpha et sa correspondante avec des cordes invisibles, comme si elle s'imaginait qu'ils allaient partir en courant.

— Je les ai capturés pour toi, se rengorge-t-elle.

Je me retiens de lever les yeux au ciel. Il faut toujours que Morgane emploie les grands moyens !

Auguste et sa... sa petite amie... semblent n'avoir rien remarqué du tout, trop absorbés par leur contemplation mutuelle. Leurs yeux ne quittent pas le visage de l'autre tandis qu'un sourire béat étire leurs lèvres. Leurs mains sont entrelacées avec une intensité douloureuse à voir. Ils ne montrent aucune réaction face aux liens invisibles que ma jumelle finit par disparaître, voyant que ses proies se laissent faire.

Le ventre noué d'appréhension, je me tourne vers Titania dont je sens la présence réconfortante derrière moi. Mes mains tremblent, incapables de se stabiliser. Un frisson glacé parcourt ma colonne vertébrale. Malgré tous mes efforts pour rester rationnel, pour étouffer cette étincelle dangereuse, l'espoir fait battre mon cœur plus vite.

— Que dois-je faire ?

Je me souviens du fil de laine qui me reliait à mon ancien Envoûté. J'ai cependant beau loucher comme un fou, je ne vois rien de tel entre Auguste et sa correspondante. Peut-être tout simplement parce qu'ils sont collés l'un à l'autre, d'ailleurs.

— Il est plus difficile de distinguer un envoûtement que l'on n'a pas créé soi-même, m'explique la fée rousse sur un ton professoral. Plus difficile, mais pas complètement impossible. Pose une main sur ton loup et concentre-toi.

J'obéis, même si le loup est question n'est plus à moi. Même s'il ne l'a vraiment jamais été. On ne possède pas son petit ami, tout de même.

Mes doigts tressaillent en touchant l'épaule familière d'Auguste. La chaleur de sa peau traverse mes paumes. Son odeur s'infiltre dans mes narines, éveillant une multitude de souvenirs. Plus que jamais, j'ai envie de fondre en larmes. Un nœud se forme dans ma gorge.

— Qu'est-ce que je suis censé voir ? je croasse tant bien que mal.

— Tu es censé percevoir une source d'énergie qui crépite.

Je fais bouger mes doigts, cherchant un crépitement quelconque. Auguste ne réagit aucunement à mon investigation. Ses doigts sont toujours agrippés à ceux de la fille en face de lui, comme s'ils étaient collés par de la superglue.

J'en profite pour jeter un œil sur la louve. Elle est aussi belle que je me l'imaginais, avec sa chevelure auburn et ses grands yeux bleus. En la voyant ainsi aux côtés d'Auguste, n'importe qui trouverait qu'elle représente la compagne idéale pour l'alpha. Elle pourrait diriger une meute à ses côtés. Et porter ses enfants.

— Rien, je murmure d'une voix piteuse au bout de cinq bonnes minutes de recherche effrénée. Je ne perçois rien du tout. Ils ne sont pas... Ils ne sont pas envoûtés.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant