Le lycée des Surnaturels (tome 2)

Chapitre 60

Je quitte l’infirmerie avec le reste de l’équipe. Auguste a été pris en charge et a reçu des premiers soins alors que nous étions tous rassemblés en cercle autour de lui, comme des canetons autour de leur maman. L'infirmière nous a regardés de travers parce que nos vêtements n'étaient pas très propres, que nos chaussures étaient pleines de boue et que Lisa avait des brindilles coincées dans les cheveux. Jérémie en avait aussi, mais Nour a pris un moment pour toutes les retirer une à une.

J’enfonce mes doigts dans mes paumes. Dire que j’avais oublié Auguste l’espace d’un instant… Mon petit ami souffrait et, moi, je ne faisais que réfléchir à un possible ennemi. Un ennemi qui n’existe peut-être même pas. Cet artéfact s’était peut-être simplement échappé de la réserve de M. Marlin pour aller se dégourdir les ailes. Tout est possible. Le proviseur n’est pas toujours très soigneux avec ses affaires.

Nour, décidément déchaînée ce soir, continue avec Titania à passer en revue à peu près tous les élèves et même les professeurs du lycée pour essayer de déterminer qui pourrait être notre fameux ennemi. Les autres membres de l’équipe ont fini par se lasser de ce sujet. Lisa nous dit au revoir et part dans sa chambre. Jérémie et moi finissons par en faire de même. Sur le chemin, je reste aux aguets, ayant l'impression d'entendre des bourdonnements à plusieurs reprises. Il faut croire que je suis en train de devenir parano.

Je me mets au lit car il se fait tard. Mon esprit en ébullition m’empêche cependant de dormir. Je finis par céder au sommeil alors que le jour est presque là.

Lorsque mon réveil sonne, j’ouvre grand les yeux en étouffant un gémissement. Comme souvent, Jérémie est déjà parti pour faire trempette dans la piscine du lycée. Il m’a avoué l’autre jour que Nour venait parfois le voir nager.

Je repousse ma couette et pose un pied sur le parquet en soupirant. Je suis épuisé. En plus, je n'aurais même pas mon petit ami auprès de moi lors des cours en commun.

Je passe la matinée à bâiller discrètement. J’ai prévu de passer voir Auguste seulement avant le dîner. Nous avons échangé plusieurs SMS pendant les pauses entre les cours (bon, d’accord, aussi pendant le cours de physique, parce que j’avais réussi à planquer mon portable derrière mon manuel). L’alpha affirme ne presque plus avoir mal, même s’il ne peut pas encore utiliser sa jambe. Être un loup-garou et être soigné par la magie d’une fée a ses avantages. Il n’aura même pas besoin d’un plâtre.

À la fin de la pause déjeuner, j’ai juste le temps de passer à la bibliothèque. Je flâne entre les rayons et remplis mon sac de tous les livres qui me paraissent utiles pour préparer les examens de fin d’année. Je m’arrête lorsqu’il est rempli jusqu’à rabord et que je ne parviens presque plus à le soulever. Enfin, il faut ce qu'il faut. Je suis un élève studieux, maintenant. Je me traîne jusqu'au bureau de la bibliothécaire vampire pour faire enregistrer tous mes prêts. Je n'aurais pas eu le temps de tout lire sur place.
Je me dirige distraitement vers la sortie. Je manque alors d’entrer en collision avec quelqu’un qui entrait. Je m'arrête juste à temps et sans mon corps basculer vers l'arrière, emporté par le poids des bouquins que je me trimbale. Une main s'agrippe cependant à mon avant-bras pour me retenir et me remettre sur pied.

— Merci, je marmonne en levant les yeux.

Je tombe alors sur Zang, le nouvel élève. Je remarque qu’il porte désormais une veste jaune (enfin or, quoi) et qu’elle lui va mieux qu’à Hector. Il est vrai que rien ne va au boutonneux. Et je ne dis pas cela parce que je ne l’aime pas ou parce qu’il sort avec ma sœur. Je suis quelqu’un d’objectif, moi.

— Salut Vivien. Ça va ? Tu as l’air contrarié.

Je fais la moue.

— Mon petit ami a été blessé lors d’un entraînement pour le tournoi.