Le lycée des Surnaturels (tome 2)

Chapitre 62

Auguste sort de l'infirmerie quelques jours plus tard, presque complètement guéri. Enfin, l'infirmière lui demande tout de même de ne pas se transformer en loup pendant quelque temps. Apparemment, la métamorphose tire sur les os, et il ne serait pas une bonne chose d'en faire de même sur celui qui est à peine réparé.

— C'est insupportable, ne cesse de se plaindre mon petit ami. J'ai l'impression d'être privé de la moitié de moi-même.

Ne m'étant jamais transformé, je ne saurais comprendre ce qu'il ressent. Peut-être qu'une fée normale comparerait cela avec le fait de ne pas voler. Pour ma part, je n'ai pas utilisé mes ailes pendant plus de quinze ans. Je suppose donc que je pourrais très bien m'en passer pendant plusieurs mois.

Mes ailes protestent par un petit soubresaut intérieur.

"Ne vous en faites pas", je les console. "J'aurais souvent l'occasion de vous solliciter, avec le tournoi interespèces qui approche...".

Mon ventre se noue à cette perspective. Comme si j'avais besoin d'un stress supplémentaire ! Les examens de fin d'année commencent demain ! Après une série d'écrits, j'aurais la joie de passer des oraux dans la plupart des matières. Les notes seront ensuite mêlées à celles des autres trimestres et il me faudrait avoir une moyenne d'au moins dix sur vingt pour avoir la joie de passer en première où, paraît-il, le niveau sera encore un peu plus difficile. Si je n'obtiens pas cette note minimale, je serai bon pour recommencer mon année. Je ne veux pas redoubler ! Déjà parce que Grand-mère en profiterait pour m'humilier devant tout le monde. Et puis parce que je ne serais plus dans la même année qu'Auguste.

Enfin... Il n'y a aucune raison que j'échoue, n'est-ce pas ? J'ai passé les derniers jours à réviser comme un fou dans l'infirmerie avec Auguste. Au moins, être là-bas supprimait une bonne partie des tentations de faire autre chose. Enfin, il me restait encore ma plus grande tentation, à savoir mon petit ami lui-même. Heureusement, l'infirmière nous tournait souvent autour, si bien que nous n'avons pas pu nous câliner autant que nous nos hormones l'auraient voulu.

Oh, et l'entraînement que j'ai dû mener s'est bien passé. Les membres de l'équipe ont fait ce que je leur disais, en tout cas, sans paraître remettre en cause mon autorité. Je n'ai en revanche pas la moindre idée si les exercices que j'ai proposés ont été utiles ou non. Personne ne s'est cassé la jambe, cette fois-ci, et je n'ai aperçu aucun artéfact suspect nous tourner autour. Celui de la dernière fois était peut-être bel et bien un accident.

Nous débutons les examens par les écrits de mathématiques. Cette fois-ci, je parviens à ne pas avoir besoin de lire dans l'esprit de Nour même si, je le précise encore une fois haut et fort, je n'avais pas fait exprès de le faire, la dernière fois. Je ne pense pas avoir juste à tous les exercices, mais avoir suffisamment de bonnes réponses pour avoir la moyenne.

En magie, je réussis à identifier avec une relative certitude les trois-quarts des hiéroglyphes. Pour les autres, j'invente quelque chose de réaliste. Si ça se trouve, je tomberai juste pour certains d'entre eux. Je griffonne également quelque chose de pas trop mal sur la théorie des pentacles. Figurez-vous que je suis parvenu à lire jusqu'au bout la Magie pour les nuls, ce que je considère comme l'un de mes plus grands accomplissements de ces derniers mois.

Les oraux se déroulent la semaine suivante et je commence par la magie. J'ai l'impression de m'en être plutôt bien sorti. J'attrape et je relance tous les flux que le proviseur m'envoie et je trace un pentacle sur le sol qui semble tenir la route. M. Marlin m'a fait un clin d'œil lorsque je suis sorti. Je suppose que cela voulait dire qu'il était satisfait de moi. Ou qu'il voulait jouer au géniteur secret.

Mon dernier oral se trouve être la magie féerique. Cette fois-ci, fort heureusement, aucun voyage dans le temps ne m'empêche de me retrouver devant la porte à temps, ce qui change de d'habitude.