À la mi-avril, lorsque les vacances de Pâques se pointent enfin, Morgane, Auguste et moi prenons le TGV direction Saint-Malo. Nous nous retrouvons sur une place à quatre avec un jeune homme humain sans doute fort sympathique, mais qui nous empêche de parler entre nous.Morgane envoie des SMS pendant tout le trajet, très concentrée. Elle est assise en face de moi, si bien que je ne peux jeter un œil à son écran pour savoir si elle ne serait pas en train d'écrire à son boutonneux.
Auguste lit la suite des livres dont est issu l'univers de The Witcher que je lui avais offerts pour Noël. Il en est déjà au tome 5 et affirme qu'il trouve ça bien et ne cherche pas seulement à me faire plaisir.
Et moi ? Je révise mes hiéroglyphes ! Oui, parfaitement. Et sans me laisser (trop) déconcentré. Parce qu'on ne sait jamais, M. Marlin pourrait nous flanquer une nouvelle interrogation surprise à la rentrée. Cela dit, s'il nous fait le coup à chaque fois, cela cessera d'être une surprise.
Le TGV file à travers la campagne, floutant les champs verdoyants qui s'étirent à perte de vue. Je sens l'agitation monter en moi lorsque nous franchissons les limites de la Bretagne. Je rentre à la maison.
Cette fois-ci, Maman, Mélusine et Oriande nous attendent à la gare, probablement parce qu'elles mourraient d'envie toutes les trois de voir Auguste au plus vite, les connaissant.
Avant même de nous saluer, Morgane et moi, Maman adresse un sourire rayonnant au loup.
— Je suis ravie de te rencontrer enfin, Auguste.
Mon petit ami prend son ton protocolaire.
— Moi de même, Madame Guyonvarc'h.
Maman glousse.
— Oh, appelle-moi Gwendoline. Je ne suis quand même pas si âgée.
Mélu se plante devant lui et tourne le cou en arrière pour pouvoir le contempler, les yeux plissés.
— C'est toi le loup, finit-elle par lâcher.
— Et toi la fée, réplique mon petit ami.
La réponse paraît convenir à ma sœur qui recule d'un pas.
Maman vient alors seulement maintenant me prendre dans ses bras pour me dire à quel point je lui ai manqué alors que, soyons honnêtes, on se téléphone et on s'écrit sans arrêt.
Je fronce les sourcils en contemplant la petite voiture colorée de Maman.
— Comment allons-nous tous rentrer ? je m'inquiète. Nous sommes six et il n'y a que cinq places.
Maman ouvre le coffre.
— Tu prendras Oriande sur tes genoux.
J'ai alors beau protester ensuite que tout cela est contraire au code de la route, personne ne m'écoute. Je finis par obtempérer en rouméguant. Je suis entouré d'irresponsables. Et, après, c'est moi qui me fais arrêter par la douane et jeter en prison.
La voiture ne m'a jamais semblé aussi petite avec un alpha à l'intérieur, en plus de cinq fées, dont trois surexcitées. Oriande se tortille sur mes genoux en fredonnant. Je resserre mes bras autour d'elle. Elle m'avait quand même manqué. En plus, elle a profité des quelques semaines depuis les dernières vacances pour prendre quelques nouveaux centimètres et pour apprendre de nouveaux mots (même si "non" reste son préféré).
Mélusine se penche par-dessus Ori et moi pour scruter Auguste avec attention.
— Pour te transformer, tu dois te mettre tout nu ? lui demande-t-elle.
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Le lycée des Surnaturels (tome 2)
FantasyTome 2. La lecture préalable du tome 1 est indispensable. Après les événements de la Tour Eiffel, Vivien fait sa rentrée à l'Institut, plus stressé que jamais. Il doit faire face à ses actes en plus d'apprendre à contrôler ses nouveaux pouvoirs. Et...