Chapitre 46

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Les battements de mon cœur s'accélèrent. Je me laisse tomber sur mon lit, les jambes coupées, et retire mes chaussettes. Quand il faut y aller... Au fond, ma situation n'est pas pire que celle d'un soldat qui s'apprête à courir sous le feu ennemi. 

Je suggère à mes mains de cesser de trembler comme des feuilles. Il est inutile d'avoir peur. J'ai toute confiance en Auguste. Ce n'est pas comme si je craignais qu'il me filme en petite tenue et diffuse ensuite la vidéo sur internet. Par exemple sur TikTok. S'il précise en commentaire que je suis le fameux Vivien Guyonvarc'h (sans faute d'orthographe, s'il vous plaît), il serait capable de créer un certain effet. Mais l'alpha ne ferait jamais ça, bien sûr. Je n'ai donc aucune appréhension à avoir à l'idée qu'il me voit nu. Non non.

Je me déleste de ma veste que je cherche à lancer élégamment sur le dossier de ma chaise, tel un habile stripteaseur. Je rate mon lancer et elle atterrit par terre. Bon, elle ne tombera pas plus bas. Je m'attaque alors au premier bouton de ma chemise. Je m'apprête à déboutonner le suivant, lorsqu'Auguste, qui, lui, est toujours tranquillement assis sur le lit de Jérémie, me dit :

— Qu'est-ce que tu fais au juste, garçon fée ?

Mes joues se mettent à chauffer. Je me mets à tirer sur ma cravate.

— Je... Je... Enfin, je me déshabille, quoi. Tu veux bien aller accrocher cette chaussette sur la porte ?

Je lui balance le vêtement que je viens de retirer. Elle serait sans doute elle aussi tombée sur le parquet sans les réflexes du loup qui la rattrape et la soulève avec un seul doigt.

— Et pourquoi donc ?

— Pour... pour... eh bien... J'ai pensé que... que...

Il hausse un sourcil.

— Que quoi ?

J'avale péniblement ma salive. Parce que, en plus, mon petit ami a l'intention de rendre cela encore plus difficile ?

— Eh bien, que tu voudrais peut-être que nous... que nous... Que nous batifolions un peu, quoi.

Les yeux du loup s'agrandissent.

— Oh.

Très embarrassé, j'entreprends de contempler mes doigts. Je sursaute lorsqu'un morceau de tissu tombe sur le matelas à côté de moi.

— Tu peux remettre tes chaussettes, garçon fée. Je pense que nous n'allons pas batifoler de la façon à laquelle tu penses.

Mon menton se met à trembler. Je relève les yeux dans un effort terrible.

— Tu... tu ne veux pas de moi ?

Auguste secoue doucement la tête.

— Ce n'est pas ça, Vivien. J'ai simplement l'impression que, toi, tu n'as pas vraiment envie d'aller aussi loin.

— Si ?

Encore ses points d'interrogation ! Je devrais peut-être suivre une thérapie pour m'en débarrasser. Je ne suis pas interrogatif. Je suis affirmatif. Très affirmatif. N'est-ce pas ?

— Tu vois bien que non, insiste cependant Auguste. Je ne pense pas que tu sois prêt. Il est inutile de t'infliger une quelconque pression.

Je m'empresse de renfiler mes chaussettes. Non que je trouve indécent de me balader pieds nus, bien sûr. Simplement, ce sont mes préférées. L'une d'entre elles représente Yennefer et l'autre Ciri. Elles sont trop cool. Je pourrais les exposer elles aussi dans mon musée The Witcher, si je le crée un jour. Mais pour cela, il faudrait que j'accepte l'offre de cette journaliste indépendante. Ce que je n'ai bien sûr pas l'intention de faire. Le secret des créatures surnaturelles est entre de bonnes mains, avec moi.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant