Chapitre 63

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Une voix s'élève soudain dans mon dos.

— Garçon fée !

C'est Auguste. La mauvaise conscience me tord aussitôt les boyaux en songeant que j'embrassais un autre garçon il n'y a pas plus de cinq minutes. Enfin, un autre garçon m'embrassait, techniquement. Et je l'ai aussitôt repoussé. Il m'a pris par surprise, aussi !

Je secoue mentalement la tête. Je n'hésite pas une seule seconde. Je n'en parlerai pas à Auguste. Il n'aime déjà pas beaucoup Zang. Inutile de jeter de l'huile sur le feu.

Je laisse l'alpha m'enlacer, ce qui me permet de constater que je me sens effectivement bien mieux dans ses bras que dans ceux de l'autre magicien. J'ai l'impression que mon corps a été conçu pour entrer exactement dans les bras de l'alpha. Ma tête peut se poser sur son épaule sans que je n'aie besoin de me baisser ou de me mettre sur la pointe des pieds. Et il sent bon. Tout son être diffuse une odeur chaude et familière qui me fait me sentir bien, comme un oisillon dans son nid douillet.

— Comment se sont passés tes derniers oraux ? je lui demande lorsqu'il me relâche à regret.

Il terminait par maths et français.

Auguste me répond par une grimace. Je sais que ces deux matières ne sont pas son point fort.

— Ils se sont passés, conclut-il sans rentrer davantage dans les détails. Et toi, la magie féerique ? Ta prof n'a pas été trop odieuse ?

Je secoue la tête.

— Curieusement non. Elle a même dit que j'étais peut-être finalement bien une vraie fée.

L'alpha fronce les sourcils.

— Bien entendu que tu es une vraie fée ! Et un vrai magicien. Et un tout petit peu un loup.

Il sourit à cette dernière phrase. Je me dandine, toujours tiraillé par la culpabilité.

— Tu aimerais que je me transforme un jour ? je lui demande sans avoir prévu de poser cette question.

Auguste prend un moment pour y réfléchir.

— Eh bien, conclut-il. Je suppose que cela serait cool de pouvoir courir ensemble côte à côte. Et cela serait plus facile de te faire accepter auprès de ma meute. Mais je t'aime tel que tu es, garçon fée. Peu importe que tu puisses te transformer ou non.

Je sens mes joues chauffer.

— Hum..., je réponds.

Du coin de l'œil, je vois son corps se rapprocher encore du mien. Une petite alarme s'active dans mon cerveau. Et si l'alpha sentait l'odeur de Zang sur moi ? Il serait furieux et... et... Bon, trop tard, il pose ses lèvres sur les miennes.

Je confirme mon premier diagnostique. Les baisers d'Auguste me font beaucoup plus d'effets. Celui de Zang me paraît à côté équivalent à un baiser sur la joue de Grand-mère. Non, ce n'est pas très juste. Les baisers sur la joue de Grand-mère me dégoûtent toujours un peu. D'accord : toujours beaucoup. Et puis d'abord, pourquoi suis-je en train de penser à Grand-mère alors que mon petit ami m'embrasse ? Je dois être dérangé. Heureusement que les loups ne savent pas lire dans les pensées !

Auguste finit par me lâcher et se remet à sourire. Il a une façon très particulière de me regarder, comme si j'étais à ses yeux un trésor particulièrement précieux, alors que je suis juste moi, Vivien, un garçon magicien fée pas toujours très dégourdi, quoique relativement esthétique à regarder.

— Les oraux sont finis et le tournoi interespèces n'a pas encore commencé, reprend le loup. Avec l'équipe, on s'est dit qu'on pourrait sortir fêter ça !

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant