Chapitre 52

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— Je dors toujours en caleçon, m'explique Auguste qui, maintenant que j'y fais attention, ne porte rien non plus sur la partie inférieure de son corps.

Je me tords les doigts.

— Ah ?

Je fais de mon mieux pour ne pas regarder dans sa direction. Tout en regardant quand même dans sa direction. Mais discrètement. En même temps, que vouliez-vous que je fasse face à un torse et à des cuisses pareilles ?

Auguste, très à son aise en petite tenue, regarde l'heure sur son téléphone, le seul accessoire qu'il porte encore sur lui avec... avec son caleçon.

— Il est encore tôt. Tu veux qu'on se fasse un film ou une série ?

J'acquiesce, la tête toujours tournée sur le côté. J'avais raison. L'alpha n'a pas la moindre envie de réviser. Ça serait une drôle d'idée, aussi, le premier soir des vacances. Pardon M. Marlin, les hiéroglyphes attendront. La magie pour les nuls aussi.

Nous allons nous installer sur mon lit et plaçons nos oreillers contre le mur. J'ouvre Netflix sur mon portable.

— Tu n'as pas froid ? je demande.

Il glousse.

— Non, ça va. Les loups ont rarement froid, tu sais.

Bon, cela veut dire que je n'ai pas hérité de toutes les capacités lupines parce que, moi, je passe mon temps à me cailler dès que la température descend en dessous de 12 degrés.

Nous passons en revue la moitié du catalogue. Auguste aime les films de guerre ou d'action où il y a une explosion par minute tandis que je préfère la fantasy ou les animés. Comme nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord, nous finissons par lancer Emily in Paris, histoire que personne ne soit content, je suppose, parce que je doute que cette série comporte du surnaturel ou un combat.

J'essaie de me concentrer sur l'histoire, mais j'ai du mal à suivre lorsqu'il n'y a aucun élément magique. Oh, et quand un loup-garou pratiquement à poils est collé contre moi. Parce qu'Auguste ne s'est pas recouvert d'une couverture. Non non non. De temps en temps, il agite une jambe, comme pour me narguer.

Je finis par ne plus prêter vraiment attention à la série qui, si vous voulez mon avis de Parisien aguerri, n'est pas très réaliste dans sa représentation de la capitale de la France. Mon esprit se met à divaguer. Ai-je au fond besoin de magie dans les séries que je regarde ? Je vis dans un univers d'urban fantasy ! Mon petit ami est un loup-garou alpha (et est, par ailleurs, le sosie de Geralt de Riv, ce que je crois avoir déjà précisé). Je suis une fée et un magicien. Et même un peu un loup. Que demander de plus ? De savoir maîtriser correctement mes capacités ? Oui, sans doute...

Vers 23 h 30, alors que Emily s'est à nouveau fourrée dans je ne sais quel ennui avec l'un de ses amoureux, Auguste me souffle :

— On devrait peut-être aller se coucher ?

Le mot "coucher" me fait rougir jusqu'aux oreilles. Bon sang ! Je suis un vrai gamin. Même Mélusine est plus mature que moi.

— D... d'accord.

L'alpha se met à quatre pattes pour aller s'allonger sur son propre lit. J'appuie sur l'interrupteur situé sur le mur à côté de moi.

Clic.

Les minutes s'écoulent. Je garde les yeux grands ouverts dans l'obscurité, incapable de m'endormir. À sa respiration, je comprends qu'Auguste ne dort pas non plus.

— Tu veux... tu veux venir dans mon lit ? je lui suggère soudain.

Petit blanc.

— Avec plaisir.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant