Chapitre 61

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Lorsque j'entre dans l'infirmerie, je trouve Auguste sur son lit, un tome de The Witcher entre les mains, avec un air de martyr. Sa jambe blessée est immobilisée et surélevée.

Il tourne aussitôt la tête vers moi en entendant la porte s'ouvrir. Il sourit déjà. À croire qu'il avait reconnu mon odeur. Ce qui est probable, en y réfléchissant.

— Garçon fée, ronronne-t-il. Te voilà enfin !

Je vais m'asseoir sur l'unique chaise posée à côté du lit.

— Salut. Comment te sens-tu ?

Il se renfrogne aussitôt en refermant son livre.

— Je m'ennuie. Je n'ai jamais passé autant de temps sans bouger.

Je me penche pour tapoter sa jambe intacte.

— Les loups guérissent beaucoup plus vite que les humains, surtout avec des soins magiques. Tu pourras bientôt sortir. Tu n'auras même pas besoin de béquilles, paraît-il.

L'alpha pousse un profond soupir.

— Oui, mais, en attendant, je ne pourrais pas m'entraîner. Et le tournoi interespèces est de plus en plus proche ! Nous avions une réunion prévue demain et je ne serai pas là pour la diriger, et...

— Je peux m'en charger, je l'interromps sans l'avoir prémédité.

Auguste cligne des yeux.

— Vraiment ?

Je soupire à mon tour.

— Oui. Je suis le chef de cette équipe, après tout, non ? Je suppose que je peux me charger d'encadrer un entraînement.

Un sourire renaît sur les lèvres du loup.

— Ça serait formidable, assure-t-il. Je suis certain que tu seras excellent dans ce rôle.

— Hum...

Je regrette déjà d'avoir proposé cela. Je n'ai rien d'un leader charismatique. Qu'est-ce que je ferai si tous les membres refusent de suivre mes instructions et se mettent à chahuter à la place ? Oh, ils ne le feront probablement pas. Les gens de mon équipe sont cools. Mais tout de même... Je sais que je serais un terrible professeur. Je suppose que j'ai hérité des gênes de mon géniteur, dans le cas présent.

Auguste paraît cependant de bien meilleure humeur qu'à mon arrivée et je préfère ne pas doucher son enthousiasme en rétropédalant.

— À quoi as-tu consacré ta journée d'aujourd'hui, à part les cours ? veut-il savoir avec avidité, comme s'il cherchait à vivre par procuration à travers moi.

Je me dandine pour trouver une position plus agréable sur ma chaise. Elle est affreusement dure. Je me demande si l'infirmière l'a choisie exprès pour limiter le temps des visites. Dans les films, on voit toujours des fauteuils à l'air très confortables à côté des lits des malades.

— Je me suis entraîné avec Zang, je déclare. Et j'ai super bien progressé ! Il devrait devenir prof. Ce type est super doué pour expliquer !

Auguste enfonce son dos dans son oreiller.

— Ah..., commente-t-il d'un ton neutre.

— Je lui ai proposé de rejoindre notre équipe pour le tournoi, je poursuis. Mais il m'a dit que ce n'était pas possible. Il est arrivé trop tard à l'Institut pour pouvoir participer. Il se contentera d'être un spectateur. Enfin, nous n'aurions peut-être pas eu le droit de le recevoir. Notre équipe aurait été trop avantagée, avec deux magiciens.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant