Chapitre 59

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Tous les membres de l'équipe des étoiles filantes sont déjà là lorsque nous arrivons. Lisa est déjà sous sa forme de louve et s'entraîne à sauter par-dessus une barrière, son museau plissé par la concentration. Elle se débrouille beaucoup mieux qu'il y a quelques semaines. Tout le monde ici a fait de gros progrès. Même moi ! Peut-être même surtout moi, vu que j'étais celui qui avait le plus de retard sur les autres.

— Reprends ta forme humaine, Lisa, déclare Auguste. Aujourd'hui, nous allons pratiquer l'escalade.

Il pointe alors le chêne le plus haut du parc.

— Tu veux que nous escaladions cet arbre ? je m'étonne.

— Titania et toi pourrez utiliser vos ailes. Pour les autres, nous utiliserons la voie traditionnelle.

— Mais il fait presque nuit, proteste Jérémie.

Auguste reste impitoyable.

— Il faut être prêt à toutes les éventualités. L'une des épreuves se déroulera peut-être dans le noir complet. On ne sait jamais.

Tout le monde grogne. Cela dit, mon petit ami n'a pas tort. M. Marlin est l'instigateur des épreuves, et il a l'imagination fertile, à défaut de savoir mettre en place un programme scolaire qui tient la route.

Titania a déjà sorti ses ailes.

— Je vous attends en haut.

Elle s'élève alors gracieusement et disparaît à travers le feuillage. J'hésite à l'imiter avant de me décider à rester un instant pour observer mes camarades.

Nour s'est lancée la première. Il m'a semblé avoir vu ses ongles s'allonger et se planter fermement dans le tronc, mais la pénombre m'empêche d'en jurer. Les vampires sont très secrets sur leurs capacités. Je suis certain qu'elle pourrait monter bien plus vite, mais je suppose qu'elle attend Jérémie, à en croire les regards qu'elle ne cesse de lui adresser depuis le haut.

— Attrape cette branche avec ta main gauche, lui conseille-t-elle.

Mon colocataire lui obéit maladroitement, le teint un peu plus pâle que d'habitude. Il est vrai que les tritons ne sont pas des créatures aériennes.

Pour ma part, j'ai une certaine expérience dans l'escalade d'arbres, du fait de ma longue absence d'ailes. Quand j'étais petit, je grimpais souvent dans les chênes de la forêt de Paimpont. C'était la seule solution que j'avais pour prendre de la hauteur. Morgane m'attendait sur une branche, les ailes déployées, pendant que je la rejoignais tant bien que mal. J'avais fini par être plutôt bon dans l'exercice, même si je n'osais pas monter trop haut. Un jour, j'étais resté coincé et cela avait été toute une histoire. L'endroit où je me trouvais était trop plein de branches pour que des fées tentent de me faire descendre en me tenant par les bras. Et personne ne possède d'échelle, parmi les miennes (à quoi bon, quand on a des ailes ?). Maman avait fini par appeler les pompiers humains, ce qui nous avait obligés à adapter les protections magiques autour du village pour les laisser accéder aux bois. Grand-mère en avait bien sûr fait une maladie. Après cela, j'avais été prié de me contenter du sol, au lieu de faire le malin.

C'est au tour de Lisa de s'élancer, non sans une certaine grâce. Son poids léger lui permet de s'agripper sans crainte à des branches proches de brindilles.

Auguste passe en dernier, plus prudent. Je le regarde un moment (et pas pour mater son postérieur, non non, mais pour admirer la façon dont ses muscles entrent en action). Lorsqu'il disparaît dans l'obscurité du feuillage, je me résigne à faire sortir mes ailes. Moins de cinq secondes plus tard, je suis arrivé au niveau de la cime. Titania voltige dans les alentours, profitant visiblement de ce temps mort pour s'exercer au vol. Je pourrais en faire de même, mais... mais... euh... j'ai la flemme, je suppose. Je me pose donc sur la première branche qui paraît susceptible de soutenir mon poids, gardant mes ailes sorties, par prudence.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant