Chapitre 9

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Le lendemain matin, M. Marlin vient à nouveau nous retrouver à l'hôtel pour nous guider vers le lieu de mon audition.

J'ignore ce que je m'étais imaginé comme lieu de rassemblement du Grand Conseil. Ce qui est sûr, c'est que je ne me serais jamais douté que ce serait dans un building ultra moderne de la Défense.

La tour, l'une des plus grandes des environs, se dresse fièrement au beau milieu du quartier d'affaires. Elle est si haute, qu'on croirait qu'elle touche le ciel. Ses parois de verre, teintées de bleu, capturent la lumière du jour qu'elles reflètent à l'infini. Sur l'un des coins, il est écrit en lettres dorées "Arcanes & Co".

M. Marlin marche devant nous d'un air très assuré. Je suppose que ce n'est pas la première fois qu'il vient ici.

Les portes automatiques s'ouvrent devant nous sans bruit, attirant l'attention des agents de sécurité. À leurs muscles, je dirais qu'ils sont des loups-garous. Non que je regarde, puisque je suis en couple.

Nous passons sous un détecteur de métaux. À l'énergie qu'il dégage, je comprends qu'il s'agit en réalité d'un portail de protection destiné certainement à écarter les humains curieux de découvrir ce que renferme l'entreprise Arcanes & Co.

Le hall d'entrée s'ouvre alors sur un espace lumineux, baigné par la lumière naturelle qui filtre à travers les immenses baies vitrées de la structure. Des plantes luxuriantes grimpent le long des parois verticales pour former de véritables jardins suspendus qui ne peuvent avoir été conçus que par des fées. Je vois Maman les observer du coin de l'œil avec approbation.

— Bienvenue M. Marlin, lance l'un des loups sur notre passage.

Le proviseur le remercie d'un signe de tête.

— Les différents étages sont répartis entre les créatures surnaturelles, nous explique-t-il tandis que nous traversons l'immense hall d'accueil, sauf la salle du Grand Conseil tout en haut qui est partagée, ainsi qu'une grande bibliothèque sur trois niveaux ouverte à tous. Elle est presque aussi bien achalandée que celle de l'Institut.

Nous montons dans l'ascenseur, direction le trentième étage. L'appareil est si rapide que nous arrivons en moins de dix secondes.

Un jeune triton au visage parsemé d'écailles jaunes qui paraît sortir tout juste du lycée se trouve derrière le comptoir d'accueil. Son costume cravate est un peu grand pour lui. Il nous fait signe d'avancer.

— Vous êtes l'affaire de 10 h 30 ? nous demande-t-il d'un ton important en ajustant ses manches.

Je hoche la tête, la gorge nouée.

— Vous pouvez entrer dès à présent, reprend-il alors. Le Conseil est au complet et il n'aime pas attendre.

Il nous désigne deux grandes portes battantes fermées qui ressemblent à celles d'un cinéma.

Nous nous apprêtons à nous y diriger lorsqu'il ajoute :

— Vous devez attendre ici, Madame.

Maman lui jette aussitôt un regard indigné et croise les bras.

— Et pourquoi donc ?

Il se dandine, mal à l'aise.

— Ce n'est pas vous qui êtes convoquée, Madame.

— Oui, mais c'est mon fils.

M. Marlin pose une main sur son épaule.

— Ne t'inquiète pas, Gwendoline, je m'occupe de défendre Vivien.

Bien mal lui en prend. Les fées étant issues d'une société matriarcale apprécient très peu qu'un homme décide d'agir à leur place. Elle repousse donc le proviseur d'une tape et demande très froidement au triton :

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant