Chapitre 51

1.2K 180 89
                                    


Nous nous retrouvons un peu plus tard tous autour de la table pour le dîner. La salle à manger étant de petites dimensions, nous y sommes plutôt à l'étroit. Heureusement que Maman n'a pas d'Envoûté en ce moment. Cela fait longtemps, d'ailleurs, qu'elle n'en a pas pris. Depuis que M. Marlin est venu sonner à notre porte pendant les vacances de Noël et, et... Hum... S'ajoute à cela le fait que Maman et le proviseur s'échangent apparemment des messages réguliers. Pour parler de Morgane et de moi, certes, ce qui est sans doute quelque chose que les géniteurs font fréquemment. Il n'empêche qu'il y a quelque chose de louche dans tout cela. Même si... Je prends une grande inspiration mentale. Même si ce ne sont pas mes affaires. Maman a le droit de faire ce qu'elle veut de sa vie sentimentale.

Je touille dans mon assiette pour arrêter de ruminer. Des filaments blancs s'enroulent autour de ma fourchette.

Maman a préparé un gratin de courgettes avec beaucoup de fromage (j'ai fini par lui refiler la même information qu'à la journaliste au sujet des goûts culinaires de mon petit ami en termes de légumes). Auguste mange toute son assiette et même une deuxième, au grand enchantement de ma mère.

— En veux-tu encore, Auguste ? demande-t-elle en se saisissant de la cuillère pour servir.

Le loup lui sourit poliment.

— Non merci Madame. Je n'ai plus assez faim. C'était excellent.

Maman se met à rosir de plaisir. La connaissant, elle a passé la moitié de la journée à cuisiner, même si elle a affirmé qu'il s'agissait d'un dîner préparé à la va-vite.

— Oh, merci. J'espère que tu auras encore un peu d'appétit pour la tarte aux pommes.

Mélusine a pris place en face d'Auguste pour l'observer comme un scientifique face à un phénomène passionnant. Elle garde les yeux tellement rivés sur lui qu'elle met la moitié de ses courgettes à côté, incapable de viser correctement sa bouche. La nappe est toute tachée et un filament de fromage s'étire dangereusement vers le sol.

— Fais attention ma chérie, la gronde Maman et lui essuyant le menton avec une serviette.

Ma petite sœur la lui arrache des mains.

— Je peux le faire toute seule Maman, se plaint-elle. Je sais lire, maintenant. Je suis une grande.

Si vous cherchez un rapport entre la lecture et l'essuyage de menton, il n'y en a pas.

— Je sais ma chérie, je sais. Vivien, peux-tu aller chercher la tarte ? Elle est encore dans le four.

Lorsque je reviens, Mélu, le menton désormais immaculé, a posé les coudes sur la table pour mieux pouvoir examiner mon petit ami.

— Alors, s'impatiente-t-elle. Quand est-ce que nous allons dans des bois pour que je puisse lancer des balles à Auguste ?

Morgane émet un reniflement agacé sans grande discrétion.

Maman tourne son attention vers elle tout en commençant à découper la tarte encore fumante que j'ai posée devant elle.

— Dès que possible. Et toi, ma chérie, as-tu besoin de te transformer ?

Ma jumelle sursaute, piquée au vif.

— Bien sûr que non.

— Tu devrais t'exercer à te transformer, la contre cependant Auguste. Je peux t'aider, si tu veux.

Morgane le foudroie du regard.

— Non merci.

Mon petit ami, en brave alpha, ne se laisse pas intimider par son ton réfrigérant, ce que je trouve admirable. Ce n'est pas pour rien qu'il est le sosie de Geralt de Riv.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant