Chapitre 28

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J'ouvre les yeux en poussant un gémissement. Je ne vois d'abord qu'un amas de taches blanches, la vision tout embrouillée. Mes oreilles sifflent. J'essaie de les recouvrir avec mes mains, mais mes bras lourds et engourdis retombent sans force le long de mon corps.

— Vivien, mon amour ! Comment te sens-tu ?

Une odeur agréable et familière s'infiltre dans mes narines. Instantanément, je me sens un peu mieux, surtout lorsque l'auteur de l'odeur prend l'une de mes mains dans la sienne.

— Ça... ça va...Qu'est-ce que... qu'est-ce qui s'est passé ?

Mon dos est allongé sur quelque chose de mou qui doit être un matelas. Suis-je dans ma chambre ? Je n'en suis pas certain. Je ne discerne nulle part mes posters de The Witcher.

Une autre silhouette se penche vers moi. C'est Titania, me semble-t-il. Que font tous ces gens ?

— Tu t'es pris un mur. Voilà ce qui s'est passé. Et tellement fort que tu t'es assommé tout seul !

Je cligne plusieurs fois des yeux pour chasser le flou. Peu à peu, ma vision s'éclaircit. Je distingue plusieurs personnes massées autour de moi, leurs visages inquiets.

— Je me suis..., je commence à répéter.

Puis tout me revient à l'esprit. Je me revois en train de foncer et... Nom d'un petit bonhomme ! Je me suis pris un mur. Mes joues se mettent à chauffer d'embarras. Et voilà, un nouvel épisode ridicule à mettre à mon actif... Je devrais sans doute définitivement renoncer à utiliser mes ailes en public. Voire à les utiliser tout court, puisque cela paraît nuire gravement à ma santé.

Une fée d'un certain âge pousse Titania sans plus de manière pour se planter à côté de moi et poser un doigt sur mon front. Je la reconnais soudain pour l'avoir vue il y a peu. C'est la soignante du lycée qui avait réparé l'aile de Morgane. Oh, je dois être à mon tour à l'infirmerie. C'est sans doute là que l'on atterri lorsqu'on se prend un mur en cours de vol.

— Vous n'avez pas de commotion cérébrale, m'annonce-t-elle et j'ai soigné votre impressionnante bosse. Vous pourrez partir dès que vous n'aurez plus de vertige. Heureusement, vous n'êtes pas tombé de haut.

Je me redresse aussitôt, prêt à m'échapper de ce lit au plus vite.

— Je n'ai pas de vertige, j'assure en repoussant la fine couverture posée par-dessus moi.

J'essaie de me lever et retombe sur mon oreiller, pris d'un vertige. Bon, d'accord, peut-être que j'en ai un peu.

Auguste s'empresse de venir me soutenir.

— Ne te presse pas, garçon fée.

Je profite d'avoir retrouvé pleinement ma vue pour faire le tour de la salle. À part la soignante, il n'y a qu'Auguste, Titania et Jérémie qui m'observent tous les trois comme s'ils s'attendaient à me voir m'écrouler par terre. Je ne pensais pas vraiment voir Morgane, puisque nous sommes toujours fâchés. Mais, tout de même, quand on apprend que son jumeau est à l'infirmerie...

— Morgane était là jusqu'à il y a un instant, me dit Titania comme si elle était elle aussi capable de lire dans les pensées. Puis elle a dû partir parce qu'elle devait aller réviser dans sa chambre.

— Ah ?

Au moins, ma jumelle ne m'en veut pas suffisamment pour ne pas se rendre sur mon lit de mort. Bon, je ne suis pas vraiment mourant, certes. Je n'ai même pas de commotion, apparemment. Je me suis juste... pris un mur... Devant toutes les fées de ma classe. Pas de commentaire, merci.

Le lycée des Surnaturels (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant