Chapitre 18 : Dans la tourmente PARTIE 3

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« Elle est vivante ?

-Je crois que oui. Je vais ralentir les Créatures du Prince autant que possible, alors ne tarde pas ! »

Sans lui laisser le temps de protester davantage, Meryl se rua en bas de l'escalier. Très vite, les premiers bruits d'un féroce corps-à-corps retentirent. Combien étaient-ils contre lui ? Entendant un vacarme dans l'escalier au-dessus de lui, Sylvène se résigna à sortir sa troisième bombe d'argent et l'alluma à une lanterne accrochée au mur. Il la lança d'un ample mouvement au moment où les premières ombres faisaient leur apparition, puis se jeta à la suite de Meryl. 

L'explosion fit trembler les murs. Sylvène perdit l'équilibre et se cogna contre la pierre. En grognant, il se remit d'aplomb et se hâta de descendre la fin de l'escalier en colimaçon. Il enjamba le cadavre d'un Vampire étalé sur les marches et émergea dans une salle circulaire d'une dizaine de mètres de circonférence, basse de plafond, éclairée par quelques torches. Meryl s'y battait contre les Créatures du Prince.

Usant de ses crocs et de ses griffes, il rendait coup pour coup avec acharnement. Des corps gisaient déjà au milieu de tables et de bancs brisés, de sacs et de tonneaux éventrés. Plusieurs torches étaient tombées à cause des combats, provoquant un début d'incendie. Meryl était un féroce combattant, mais il n'avait pas le pouvoir d'Aurora. Couvert de sang, le Loup-garou ployait sous le nombre de ses ennemis. Un de ses bras, profondément mordu, semblait pour le moment inutilisable. Sans réfléchir, Sylvène tira deux fois pour éclaircir les rangs et permettre à Meryl de respirer. Puis il reprit son sabre et se jeta en avant. À l'autre bout de la pièce, sur sa gauche, un nouveau couloir démarrait : c'était par là qu'il devait aller.

Sylvène n'eut pas le temps d'avancer que déjà des Créatures l'assaillaient à son tour. Coupant en deux la hallebarde menaçante d'un Vampire, il parvint à s'approcher suffisamment pour décapiter la Créature. Évitant un coup de griffe, il tournoya sur lui-même et son sabre mordit la chair. Puis sa lame manqua un adversaire trop rapide et Sylvène ne dut son salut qu'à un réflexe prodigieux qui le fit se jeter en arrière. Il avança de trois pas, recula de deux, trancha une main, se réfugia derrière une caisse à mi-chemin. 

Changeant d'arme, il abattit d'un carreau d'arbalète un Loup-garou qui menaçait Meryl dans son dos, rechargea, acheva une Créature qui tentait de se relever. Le Protecteur esquiva d'un pas sur le côté l'attaque d'un Hybride et plongea au sol pour lui échapper. Se réceptionnant sur un genou après une roulade avant, il tira sur un nouvel ennemi, mais, dans la précipitation, ne fit que le blesser. Glissant son arbalète dans son dos, Sylvène atteignit l'autre bout de la salle et se rua dans le couloir.

Il n'avait pas fait deux mètres qu'un colosse borgne lui barrait le passage. L'homme le balaya d'un formidable revers de main, le faisant retraverser toute la salle d'un impressionnant vol-plané. Il s'écrasa au pied de l'escalier et sa tête évita de peu de se fracasser contre la première marche. Sylvène sentit l'air vider ses poumons. Il resta sur le sol, sonné et le dos en miettes. La Créature s'avança vers lui, son unique œil rempli d'une sourde menace.

« Qui que tu sois l'Humain, gronda-t-il d'une voix rocailleuse, tu viens de signer ton arrêt de mort ! »

Sylvène se redressa sur un coude et se mit à ramper à reculons, le long du mur. Son dos heurta une caisse. Du coin de l'œil, il aperçut Meryl succomber et disparaître sous la marée des Créatures qui l'encerclaient. Fébrilement, il se mit à fouiller dans ses poches, mais il n'y avait plus rien : son matériel semblait avoir été éjecté par sa chute... S'apercevant qu'il lui restait un dernier pistolet à la ceinture, Sylvène s'en saisit. Au même moment, le colosse le rejoignit et, l'attrapant à la gorge, le souleva de terre d'une main. 

AMBRÛME : Le sang des TrémelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant