21. Tu sais dans la vie faut avoir des couilles

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J'vois une petite foumaze* qui sort des jupons d'Adnane. Je la regarde puis j'le regarde les yeux interrogateurs. Me dîtes pas qu'il a ramené sa meuf ? J'vais câblé zebi...

« Nadjib : C'est ta petite meuf ? Putain j'savais pas que t'étais un pointeur...

Adnane : Ta gueule. -rires- J'vais la laisser vous expliquez, moi j'ai soif. »

Il bouge à la cuisine et nous laisse seuls avec la feumeu*. Elle est toute gênée.

« - Assis-toi. »

J'crois que je lui ai fais peur, parce que quand j'lui ai demandé de s'asseoir elle a sursauté. J'voulais juste être gentil, pas la terrifier. Elle va quand même s'asseoir sur le canapé.

« - Alors ? Tu nous explique.

Elle : Heu... oui. Je... J'étais venue voir Mourad... Il... Il m'avait dit de venir le voir ici. On regardait un film... Puis... D'un coup on a entendu beaucoup de bruit qui venait de l'extérieur... Il m'a dit d'aller me cacher dans le placard, puis il a fermé derrière moi... Après... J'ai... J'ai entendu des cris, je stressais beaucoup, donc... donc j'ai pas très bien entendu. Mais j'ai compris qu'il parlait d'un Mohsîn, puis j'ai entendu Toulouse, après j'ai entendu un coup de feu -en pleurs- et j'ai mis ma main devant ma bouche parce que j'arrivais pas à contenir mes pleurs... Mais après ça, plus rien... J'ai attendu un peu et je suis sorti de ma cachette. Je suis désolé... J'ai honte... J'aurais du l'aider, mais j'ai rien fait... J'allais retourné chez moi, mais je suis revenue ici... Mourad m'avait dit que c'était la villa de ses amis, alors je me suis dit que... Que peut-être vous pourriez lui venir en aide.

- T'as bien fais, t'aurais rien pu faire de toutes façons.

Nadjib : Merci d'être revenu. Grâce à toi on en sait plus.  »

Adnane lui avait balancé une petite bouteille d'eau.

« Adnane : Boit ça, et j'te raccompagne chez toi.

Elle : Merci. -timidement- 

Nadjib : Par contre t'es mignonne, tu parles à personne d'ce que t'as entendu.

Elle : J'comptais pas le faire... »

Elle est partie avec Adnane. Il restait plus que moi et Nadjib. La nuit était tombée depuis un petit moment, Amira allait m'en vouloir, mais j'pouvais pas faire autrement.

« Nadjib : Je dors ici ce soir, au cas où y en a un qui aurait l'envie d'revenir nous faire une petite visite.

- J'reste aussi.

Nadjib : Non, ta femme t'attends. Rentre chez toi, c'est mieux...

- J'te laisse pas solo ici.

Nadjib : Tranquille, t'inquiètes pas pour moi.

- Non c'est mort.

Nadjib : Y a Adnane qui va rester aussi, t'inquiètes tu peux y aller. Elle va s'inquiéter.

- Dès qu'il arrive j'bouge alors.

Nadjib : Saha. »

J'suis peut-être tombé dans le vice de la rue, mais j'y ai gagné des frères. Imran le solitaire c'est du passé, maintenant j'ai ouvert mon cœur à ces 3afrites* et j'peux vous dire qu'désormais si tu leur veux du mal j'serais le premier à te combattre. Qui l'aurait cru ? Imran qui donne sa confiance aux fils d'la rue.

En attendant qu'Adnane dépose la miss chez elle, j'avais appelé Mohsîn et Adama histoire de leur dire d'pas remonter à Paname demain. On allait tous se rejoindre à Toulouse ce sera mieux comme ça.

« J'ai sombré mais tu m'as illuminé »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant