61. Faut s'méfier de l'eau qui dort

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J'ai pris la route en direction de la maison des parents d'Amira. Je savais bien que je la trouverai là-bas.

Arrivé sur place, je sonnais au portail mais personne ne voulait m'ouvrir. J'ai quand même insisté, mais au bout d'un quart d'heure j'ai compris qu'elle ne viendrait pas...

J'ai sonné une dernière fois avant de partir... Et cette fois j'ai eu une réponse, mais ce n'était pas Amira.

« Wassila : Imran ?

- Ouais ?

Wassila : Laisse tomber, c'est encore trop frais...

- Comment ça je laisse tomber ? C'est ma femme, qu'elle le veuille ou pas on est marié, donc elle finira bien par devoir me parler un jour où l'autre !

Wassila : Laisse lui le temps de digérer, tu lui as fais beaucoup de mal.

- Wassila, écoutes moi bien et fais lui bien passer le message parce que je sais pas ce qu'elle t'a dis et vaut mieux pas que je sache sinon je sens que je vais tout péter ! Y a jamais eu personne d'autre qu'elle dans ma vie et elle devrait le savoir, maintenant c'est soit elle m'appelle et en on discute soit elle m'ignore et on restera comme ça le temps qu'il faut parce qu'elle peut être sûre qu'il y aura aucun divorce !

Wassila : Jure le moi que t'as rien fait Imran ?

- wAllah, j'suis pas un shlag !

Wassila : J'te fais confiance alors... Je lui parlerai.

- Merci.

Wassila : Fais attention à toi.

- Toi aussi. »

J'avais qu'une seule envie c'était de tout casser. J'passe pour la pire des ordures alors que j'ai absolument rien fait !

J'ai repris ma gova et j'me suis mis à rouler jusqu'à chez moi. Arrivé pas loin du quartier je me rends compte que ça fait déjà une bonne dizaine de minutes qu'une voiture me suit. Alors que j'essayais d'apercevoir le visage du conducteur, dans cette nuit plus que sombre, il s'est empressé de tourner dans la première rue qui s'offrait à lui. 

J'ai trouvé ça étrange, peut-être que c'était une simple coïncidence ?

Je m'apprêtais à tourner à mon tour afin de rejoindre le parking. Je suis ensuite descendu de ma voiture mais j'ai entendu un bruit sourd, puis d'un coup je me suis senti propulsé et après absolument plus rien. Le néant.

Point de vue Amira

« ... : Allô ? Madame Rahmani ? »

Je me suis mise à trembler, je savais d'avance que cet appel ne présageait rien de bon.

« - Oui, c'est bien moi...

... : Asseyez-vous s'il vous plaît... »

À l'entente de ces mots je crois bien que j'ai cru sentir mon cœur s'arrêter le temps de quelques secondes.

« - S'il-vous-plaît, allez droit au but.

... : C'est à propos de votre mari, il a été pris en charge à l'hôpital Bichat. »

« J'ai sombré mais tu m'as illuminé »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant