24. On avance sans savoir où la vie nous mène

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« Mohsîn : J'referais pas la même erreur qu'avant... J'saurais le protéger lui. »

Vous devez sûrement pas comprendre de quoi il parle... Mais avant que j'arrive dans cette cité, Mohsîn avait un petit frère. J'parle au passé ouais, parce qu'il y a bien longtemps qu'il a rejoint le ciel... Qu'Allah lui accorde le Paradis. J'ai pas pu le connaître, mais d'après ce qu'on m'a dit, c'était un bon petit gars. Il était à peine majeur, il venait tout juste d'avoir dix sept ans quand il a rendu son dernier souffle. C'était un guerrier, il a combattu la maladie jusqu'au bout, mais celle-ci a finit par reprendre le dessus...

« - T'inquiètes khouya*, personne lui fera d'mal tant qu'on est là. »

Je lui ai tapoté l'épaule, et je l'ai laissé un peu seul. J'sais que dans les moments comme ça, ça fait du bien d'se retrouver face à soi-même quelques minutes. D'ailleurs je vois l'heure qui passe, il me reste une heure avant d'aller chercher ma mra*.

J'passe d'abord au grec, parce que j'sais qu'sinon vu l'état dans lequel il est Moha va s'laisser mourir de faim. J'lui apporte, j'vois qu'ça lui fait plaisir. Tant mieux, l'bonheur des miens contribue au mien. J'file chercher Amira histoire qu'elle passe au magasin avant, sinon j'sens qu'elle va chipoter.

J'passe la prendre, et on se dirige vers le centre commercial. On marche jusqu'à ce qu'elle repère un magasin dans lequel elle pourrait faire quelques achats. Madame est difficile. J'vois bien qu'elle est nerveuse à l'idée qu'on fasse un repas en famille soir-ce. C'est vrai qu'on a pas pour habitude d'le faire, parce que jusqu'ici on en a pas vraiment eu l'occasion. Mais tranquille, elle a pas à s'inquiéter dans ma famille y a que des bons, ils la mettront à l'aise rapidement, j'en doute pas.

« - Ah, j'ai oublié d'te dire... Faut qu'on passe chercher ma mère avant d'y aller, donc speed.

Amira : Ok, ok, Amira stresse pas.

- Tranquille wesh, ma mère elle est toute hnina*. Puis c'est pas comme si tu l'avais jamais rencontré.

Amira : Oui... Mais j'ai pas l'habitude... Enfin bon, t'as raison... »

J'commençais à sentir une douleur dans ma cuisse. On dirait que mon pansement rentrait dans ma plaie. Ça piquait. Je me suis assis sur un banc.

« Amira : Qu'est-ce-que t'as ?

- Rien, rien t'inquiètes. Tiens -je lui tends de l'argent- achètes tout ce qu'il te faut, je t'attends dans la voiture.

Amira : Heu... Ok. »

J'attends qu'elle s'éloigne un peu, et je retourne dans la voiture en boitant légèrement. Vaut mieux que j'me repose, parce que sinon avec ses yeux d'lynx mon reufton* va tout capter soir-ce. En attendant qu'ma mra revienne, j'me soignais avec ce que j'avais mis dans la boîte à gant quelques heures plus tôt.

Ah... Merde. J'allais zappé. J'appelle Amira en deux deux.

« Amira : Oui, j'me dépêche !

- Ce serait bien, mais je t'appelle pas pour ça.

Amira : Ah... -rires- Dans ce cas que me vaut ton cher appel ?

- J'voudrais que tu prennes un truc pour la petite aussi, ça fait longtemps que je l'ai pas vu.

Amira : T'inquiètes pas, c'est déjà fait.

- Saha*, tu gères hbiba*.

Amira : J'sais. -rires- »

On raccroche et au bout d'quelques dizaines de minutes, elle pointe enfin le bout de son nez. Elle est revenu avec plein de sac, on aurait dit qu'elle avait dévalisé un magasin. Elle dépose tout dans le coffre et on fonce chez Yemma.

« J'ai sombré mais tu m'as illuminé »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant