C'est trop tard, je peux plus partir.
Je veux pas l'offenser, j'suis bien obligé d'attendre ici.
J'appréhende vraiment ce qu'elle va me dire, les questions qu'elle va me poser... J'essaye de garder une mine potable, je veux pas qu'elle lise de l'anxiété sur mon visage.
Ma mère se rapproche, elle me sourit et entre dans la voiture.
« Yemma : Salem Aleykoum weldi, il était temps que tu viennes voir ta mère.
- Aleykoum Salem, je... Désolé.
Yemma : Ce n'est pas grave, l'important c'est que tu sois là maintenant.
- Oui... »
Elle n'avait pas grimacé en voyant mon visage abîmé, elle ne m'a fait aucune remarque et j'en suis bien content.
« Yemma : Je pensais que c'était ton frère qui allait m'emmener faire les courses, mais autant que j'y aille avec toi. Préviens le s'il-te-plait. »
J'exécute ce qu'elle me dit de faire sans même chercher à esquiver ou à négocier.
Ça me fait drôlement du bien de l'avoir près de moi.
Durant le trajet jusqu'au centre commercial, je discutais avec ma mère.
J'ai enfin réussis à tenir une conversation avec quelqu'un depuis mon retour en France.
Le fait qu'elle n'ait porté aucun jugement à mon sujet m'a fait un bien fou.
C'est ma mère et elle me connaît mieux que quiconque... Elle sait comment réagir avec moi quelque soit la situation.
Je sais qu'elle attendra le temps qu'il faut pour que je me dévoile lorsque je le souhaiterai.
Rien ne vaut une mère, que Dieu nous la préserve à tous.
Une fois dans le magasin, j'étais beaucoup moins serein.
J'avais du mal à accepter le regard des gens.
Les voir tous lever les yeux vers moi me perturbait.
Je faisais comme si tout allait bien et je me contentais de pousser le caddie derrière ma mère.
Trois quart d'heure plus tard, on ressortait du magasin et nous étions déjà sur le chemin retour.
Je l'ai aidé à monter les courses puis elle m'a proposé de rester mais j'ai prétexté avoir quelque chose de prévu.
En sortant, elle m'a dit quelque chose qui m'a beaucoup touché.
Quelques mots qui ont éveillé le peu de vie qu'il restait dans mon cœur à cet instant.
« Yemma : À travers toi, je revois ton père, tu lui ressembles sur beaucoup de points et je sais que comme lui tu relèveras la tête mon fils. Tu es un Rahmani. »
[...]
J'ai fini par recommencer à faire ma part du taffe sans pour autant redevenir sociable. Je ne voyais que les ienclis, puis carrément pour faire le bilan j'envoyais un compte rendu par message aux potos.
Ils étaient compréhensifs, en tout cas ils en avaient l'air et ne forçaient pas pour que j'aille les voir.
Ce soir Amira n'est pas là, elle mange chez ses parents du coup elle rentrera tard.
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« J'ai sombré mais tu m'as illuminé »
Ficción GeneralImran et son épouse Amira débutent leur vie à deux. La vie de couple n'est pas facile, ils vont traverser de nombreuses épreuves. Ces épreuves vont-elles les rapprocher ou au contraire les séparer ? Entre problèmes financiers et problèmes de couples...