Trio d'hier

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2015

Un bref coup rapide sur la porte tira Serge de ses souvenirs.

- Est-ce que ça va, Serge? demanda Avéline. Je peux entrer?

Il se leva, étirant ses jambes engourdies. Il se demanda depuis combien de temps il était assis là à se rappeler ces événements. Il ouvrit la porte et fit un sourire à sa sœur.

« Pourquoi tu restes enfermé dans ta chambre comme ça? »

Avant qu'il ne puisse répondre, elle remarqua qu'il tenait la photo de cet été-là, qui, incidemment, avait été prise une semaine avant cet écart de conduite de sa part.

Elle regarda la photo et soupira. « Tu ne devrais pas passer ton temps à ressasser le passé, frérot. Ce n'est pas bon. Il faut que tu regardes vers l'avenir. »

– Je préfère le moment présent.

Elle lui sourit et passa le revers de sa main sur sa joue brûlante : « Tu as raison. Le moment présent. Je t'aime, tu le sais? »

– Tu le répètes souvent. Oui, je le sais.

– Et toi, est-ce que tu m'aimes vraiment?

– Je t'aime vraiment.

– Alors, viens en bas avec moi, on ne va pas laisser Cédric ruminer sa rage tout seul.

Ils descendirent et Serge salua Gill qui était là avec les enfants. Tim et Célia vinrent le rejoindre et se collèrent contre lui.

Uncle Serge, tell us a story, dit Tim avec un sourire d'ange.

- Yes, tell us the story of the mermaid! The mermaid!

- No, not this one again. You always want that story...

– Children, leave uncle Serge alone, lança Gill en frappant dans les mains. Go play with your iPads. We'll leave soon anyway. Désolé, Serge.

– C'est ok, Gill, dit Serge en allant s'asseoir près des enfants. Je peux leur raconter une histoire. J'en ai plein la tête. Mais pas celle de la petite sirène. Je déteste raconter la même histoire deux fois, tu le sais. Mais pas en anglais par exemple.

Celia donna un coup de coude dans les côtes de son frère : « You see, I told you. He doesn't even speak our language. »

– Célia, s'il te plaît, excuse-toi à oncle Serge. Tu es vraiment impertinente!

– Ce n'est pas grave, Avéline, fit Serge en caressant la tête de Célia qui le repoussa en faisant la moue.

– Célia Durant! lancèrent Avéline et Gill en même temps.

La petite s'élança vers la porte et sortit sans entendre la suite. Son père était en furie. Il se confondait en excuses, mais Serge insistait pour leur dire que ce n'était pas important.

– Ils ne me connaissent pas vraiment, c'est normal. Et ils sont jeunes.

– Ce n'est une raison. Gill, va lui parler sinon je ne sais pas ce que je vais lui faire à la petite chipie.

Cédric observait la dispute comme un amateur de tennis. Gill lui répondit que c'était à elle d'intervenir, mais Avéline lui lança que c'était lui le pédiatre, qui avait le bagage pour s'occuper des enfants. Il répliqua qu'il n'était pas psy et que c'était à la mère de s'occuper des filles. Lui, préférait régler les problèmes avec Tim.

– Tu sais quoi, Serge, fit le demi-frère à mi-voix. Je suis bien content de ne pas m'être marié finalement. J'ai déjà assez de problèmes comme ça. Alors, me retrouver avec deux petites chenilles à poil comme ça entre les jambes, j'aurais le kick facile, je pense.

Le silence des blés d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant