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Je me suis réveillée un peu perdue ce matin. Nicolas n'est finalment pas venu. Je le sais puisque les draps propres n'ont pas pris son odeur et que ce matin, c'était Tim que j'ai retrouvé dans le lit. Pourtant, il avait l'air d'aller bien quand je l'ai eu au téléphone hier soir et avait dit qu'il viendrait. 

Je soupire en descendant les marches et rejoins mes parents qui sont déjà attablés avec Timéo.

- Salut!

- Bonjour, disent-ils à l'unisson. Je les embrasse chacun avant de m'allumer une clope sous la hotte.

- Tu devrais manger quelque chose avant de fumer cette merde, grogne mon père.

- Je n'ai pas faim.

J'envoie un clin d'oeil à Timéo qui dévore ses Smacks.

- Vous faites quoi aujourd'hui? Demandé-je.

- On pensait prendre le train pour aller à la plage. On rentrera ce soir, ça ne t'embête pas?

- Mais non 'man, souris-je. De toute façon faut que j'aille visiter cet appart. J'ai dit au gars de l'agence que c'était super urgent.

- Surtout, m'interrompt ma mère, si en entrant dedans tu ne te sens pas de suite chez toi, ne le prends pas.

Je hoche la tête tout en levant les yeux au ciel. On ne se sent jamais vraiment chez soi dès le début. Mais pour éviter de lancer un débat, je me tais. Putain mais pourquoi il est pas venu celui-là? J'avoue qu'il y a des fois où je ne le suis plus. Nicolas est un impulsif et donc, sur un coup de tête, il peut très bien changer de plan. Mais comme me le rappelle régumièrement Sophie: "Il n'a QUE dix-huit ans" et c'est donc normal qu'il n'ait pas les réactions d'un homme de la trentaine. Sauf que ça me fait bizarre à moi. Je n'ai pas l'habitude des sautes d'humeur, mis-à-part des miennes et celles de mon fils qui lui change d'humeur toutes les deux minutes.

M'enfin... Si je mets de côté tout cela, je dois reconnaitre que Nicolas est vraiment agréable. Je suis bien quand je suis avec lui, je me sens jeune et il me donne l'impression d'être la plus belle des femmes sur terre.

******

Sur le parking de la gare, j'essaye encore une fois de lui téléphoner et je souffle longuement quand je tombe sur la messagerie. Mais bordel! Qu'est-ce qu'il me gonfle là! Je m'enerve en balançant mon portable sur la banquette arrière, l'injure gracieusement en démarrant la voiture. Il va m'entendre! Je reprends la route, décidée à aller le voir chez lui. Enfin s'il y est. Je ne peux quand même pas me rappliquer à son boulot, l'air de rien. Je ne supporterais pas qu'il me le fasse donc,... Je m'abstiens même si l'envie de lui botter son p'tit cul me domine. Je suis ralentie par les bouchons sur l'autoroute et soupire. Encore un accident. Et s'il avait eu un accident? Merde je n'avais même pas pensé à cela. Mon coeur s'emballe dans ma poitrine en pensant qu'il pourrait lui être arrivé quelque chose. Et moi qui l'insulte... Oh lalala... Quelle conne.
Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Calme-toi Sarah. Il n'a pas fait d'accident. Son père serait venu me le dire, non? Si, j'en suis certaine. Mes doigts pianotent nerveusement sur le volant. Fait chier merde!
*******
Quand j'arrive devant chez lui, je suis soulagée: Il me reste une heure pile avant mon rendez-vous. Je m'extirpe de la voiture, et monte les deux marches du porche de leur maison. Je fappe sur la porte, bien trop énervée pour sonner gentiment. Je triture mes clés en attendant qu'on vienne m'ouvrir. Je souris au père de Nicolas mais me ravise rapidement quand je vois ses yeux rougis.

Un accident. Oh putain.

- Je... Il...

- Entre Sarah.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant