Nicolas
Je suis affalé dans mon plumard, une bouteille d'alcool à moitié vide sur la table de chevet. Je n'arrive plus à retenir mes larmes. Il a fallut qu'elle revienne pour que tout soit plus dur, pour que mes regrets m'explosent à la gueule. Elle me manque mais elle ne veut plus de moi. Putain... et elle a couché avec ce fils de pute. Je cligne rapidement des yeux parce qu'ils me brûlent à force de chialer. J'essaie de me calmer depuis plusieurs heures déjà mais je n'y arrive pas. La douleur est telle une lame aiguisée qui me poignarde à chacune de mes larmes. J'ai absolument tout perdu... Ma vie est une pure connerie, une pure désillusion. J'aurais dû crever dans cet incendie de merde, ça m'aurait épargné un peu au moins. Et elle m'aimerait toujours si j'étais mort ce jour-là...
Dès que je ferme les yeux, les siens m'apparaissent. J'y lis encore la déception, la haine et la tristesse que je lui cause. Elle me hait. Putain ma Sarah me hait. Alors pour m'éviter cette souffrance, je garde les yeux ouverts. C'est lâche mais tellement plus supportable.
Des morceaux de verre jonchent le sol de ma chambre. C'est déjà la sixième bouteille que j'explose sur ce mur. Si j'avais les couilles de le faire, je me charcuterais les veines pour en finir au plus vite. Je serais au moins paisible, loin de ce monde de merde. Pourquoi donner la vie à certaine personnes si c'est pour en faire un enfer? Ça n'a tellement pas de sens. Quand on dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, j'ai envie de gerber. C'est de la bêtise en plein.
Ma vie de base n'était pas si mal mais la souffrance accumulée m'a enlevé le goût de survivre. Le jour où la faucheuse m'embarquera, je lui donnerai une tape dans le dos, heureux de la suivre. Putain mais qu'est-ce qui me retient encore ici? Je n'ai même plus Sarah... Je suis seul. Elle est là la triste vérité. Je finis par m'endormir, épuisé de pleurer.*****
J'ouvre un oeil. Le referme. Le ré-ouvre en entendant du bruit dans le salon. Ce n'est pas Dean sinon il m'aurait versé un seau d'eau glacée sur la gueule. Ce n'est pas Sandra sinon elle aurait ma bite dans sa bouche. Je grogne en tentant de me lever, j'ai mal partout. Putain quel con! J'ai renversé la bouteille d'alcool dans mon pieu. Tant pis, je m'en branle.
Je prends la batte de base-ball en fer à côté de mon pieu, prêt à défoncer la gueule du connard qui s'est introduit chez moi. J'ouvre la porte d'un geste brusque, la batte en l'air.
Je me fige quand je découvre Sarah, les yeux écarquillés, un sac poubelle noir à la main.- Tu m'as foutu la frousse, dit-elle en plaquant une main sur sa poitrine.
- Qu'est-ce que tu fiches?
Elle rougit et baisse les yeux. Elle ne me laissera jamais l'embrasser pourtant j'en ai super envie. Elle est belle à se damner.
- Euh... je nettoie... Euh... Faut avouer que c'est vachement crade chez toi hein...
C'est à mon tour d'écarquiller les yeux. Putain mais qu'est-ce qu'elle fout à ramasser mon merdier? Je lui prends le sac des mains et le balance dans un coin de la pièce sous son regard choqué.
- J'ai pas b'soin que tu nettoies.
Je me dirige dans la petite cuisine, cherche les bouteilles que j'ai achetées ce matin chez Mossen. J'ouvre chaque placard, deviens fou quand je n'en trouve aucune. Je claque la porte du placard, m'agrippe au plan de travail. Je tente de calmer mes mains qui tremblent, mon coeur qui va imploser dans sa cage. Mais qu'est-ce qu'elle vient foutre ici?
- Je les ai vidées dans l'évier...
Je me retourne abruptement vers elle. Elle se crispe légèrement mais ne baisse plus les yeux. Pourtant la rage qui émane de moi doit se lire dans mon regard.
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I can't love you
ChickLitJe suis Sarah et j'ai vingt-sept ans. Ma vie de mère célibataire est loin d'être trépidante. Cette soirée? Je ne voulais même pas y aller. Mais quand, assise autour d'une table à m'emmerder, à jalouser ma copine canon, un étudiant -incroya...