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Quand Dean est reparti, Nicolas me prend par la main et m'attire dans la chambre. Les larmes que je retenais alors devant son ami coulent dorénavant le long de mes joues. C'est si difficile de devoir partir. J'aime mon fils, inconditionnellement. Mais j'aime aussi Nicolas. Je ne sais pas comment les choses vont se passer pour moi, pour lui. Je ne sais rien de tout ça et j'ai la trouille de partir, d'abandonner ce que j'ai pour que rien ne change. Et si une fois en France, je ne voyais pas plus mon fils? Et si une fois là-bas, j'étais malheureuse. Et s'il m'oubliait?
Mes yeux croisent les siens et malgré l'obscurité qui règne de la chambre, j'arrive à deviner qu'il pleure. Un sanglot m'échappe alors qu'il s'approche de moi. Son front contre le mien, je tiens ses deux poignets tandis qu'il tient mon visage entre ses paumes.

- Je t'aime Sarah, je t'aimerai toujours.

J'hoche difficilement la tête alors que mon coeur crie que non, ce n'est pas vrai. Il finira par m'oublier comme tout le monde. Je n'avais plus que lui... Lui seul ne m'a jamais tiré dans le dos, lui seul m'a soutenue même si nous venons de passer un cap difficile.

- Viens avec moi, pleuré-je, je t'en supplie.

Il m'attire contre son torse, je pleure dans son t'shirt alors que ses bras me resserrent encore plus fort contre lui.

- Je ne peux pas... Je ne peux pas honey... Je dois avoir ce putain de diplôme...

Mon coeur se déchire un peu plus. Je lui dirais bien qu'il l'aura en France, à mes côtés mais je mentirai. On ne parle pas cette langue et il abandonnerait vite ses études.

- Je viendrais, je viendrais. Tu m'entends? Je te promets que je te retrouverais là-bas.

Je serre son t'shirt dans mes poings. Ca fait mal. Ca fait tellement mal tout ça. Je ne veux pas vivre sans lui. Je me suis habituée à ce qu'il soit là, à ses sourires dès le réveil, à ses regards qui me disent toujours ce que je veux savoir. A son odeur, à ses baisers, à ses bras autour de ma taille, à son rire, à sa voix rauque que j'adore.
Rien, je n'aurais plus rien de lui. Juste des souvenirs. Je vais devoir débarquer dans un pays où je ne connais personne, un pays où je ne saurais même pas communiquer avec les autres. Je serais seule, sans lui.

- Promets le moi Sarah, dit-il en me regardant dans les yeux. Promets-moi que tu vas te battre pour voir ton fils, que tu n'abandonneras pas.

Je hoche la tête, la gorge nouée.

- Dis-le moi, pleure-t'-il. Je veux que tu me le dises honey. On ne doit pas faire ça pour que tu ne te battes pas.

Je souffle, tente de calmer mes larmes, mon coeur  hurle de douleur.

- Je te le promets.

Ses lèvres se pressent sur les miennes et nous ne les bougeons pas. Je veux garder la sensation d'avoir sa bouche sur la mienne. Je ne veux jamais oublier ce que je ressens quand il m'embrasse, ne jamais oublier ces papillons qui s'envolent dans mon ventre, ni que j'ai chaud, puis froid et encore chaud. Je ne veux jamais oublier la douceur de ses lèvres, ni le gôut de sa langue. Je ne veux rien oublier de lui. J'entrouve la bouche, glisse ma langue dans sa bouche et gémis quand il me rend mon baiser. J'aime sentir son coeur qui s'emballe quand je pose ma paume sur son coeur. Le mien doit battre de la même façon, j'en suis certaine.
Je l'aime. Je le hais de me dire de partir. Mais je l'en aime encore plus. Je l'aime.

Il me plaque contre le mur derrière moi, me faisant hoqueter. Ses mains se font avides, m'enlèvent précipitamment ma veste, ma blouse. Je voudrais tant lui arracher ses fringues mais même si je suis folle de désir, je n'oublie pas la douleur qu'il ressent à chaque frôlement du tissu contre sa brûlure. Sa bouche me dévore alors que ses mains me caressent. Comme si c'était la dernière fois que nous faisions l'amour. Parce que c'est la dernière fois. Je mordille sa lèvre inférieure.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant