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Quand je me réveille, je me sens plus que jamais reposée. Jamais encore je n'avais aussi bien dormi. Je me retourne dans les couvertures, tâte le matelas et j'ai un bref moment de panique quand je sens le lit vide. Putain mais il est où? L'heure sur le réveil indique qu'il est dix-neuf heures trente, j'ai donc seulement fait une sieste. Je me relève difficilement en poussant les draps avec mes pieds. Je baille bruyamment avant de descendre. Je souris malgré le stress quand j'entends les voix de Nicolas et mes parents provenant de la cuisine. J'entre doucement, mal à l'aise de ce premier diner pris ensemble. J'espère que tout va bien se passer, que mes parents ne vont pas trop le cuisiner.

- Aahhhh! La voilà enfin, s'exclame mon père.

Je souris niaisement et m'installe auprès de Nicolas. Je suis assez saisie de le voir si à l'aise avec mes parents. Mais le plus étonnant est sans aucun doute le sourire de mon père. Jamais il n'a sourit à Sébastien. Il ne l'a jamais aimé. Je vous laisse imaginer quand il a appris que j'étais enceinte. J'avais cru retomber en enfance, avoir cinq ans et que je me faisait engueuler pour une grosse connerie.

Nicolas sourit quand nos regards se croisent je ne sais pas pourquoi, cela me fait rougir. Je crois que c'est le premier mec qui me fait autant rougir d'un simple regard.

- Je pensais que tu étais parti, chuchoté-je en me penchant vers lui.

Il se mord doucement la lèvre inférieure et je n'ai qu'une envie: l'embrasser fougueusement.

- Je ne serais pas parti sans te dire au revoir.

Je pose ma main sur sa cuisse, la presse doucement de mes doigts.

- Alors Nicolas, demande ma mère en déposant un plat de grattin dauphinois sur la table, comment va ta maman? Ca fait un petit moment qu'on ne l'a plus vue.

- Maman...

Nicolas prends ma main dans la sienne, me faisant comprendre silencieusement qu'il gère.

- Elle ne vit plus avec nous, répond –t'-il.

Ma mère ouvre la bouche et ses lèvres forment un "O" tellement parfait que j'essaye un bref moment d'en calculer le diamètre. Trois centimètres, plus ou moins.

- Je suis désolée, finit-elle par dire.

Nicolas lui répond poliment et je prie le seigneur pour qu'elle ne lui demande pas pourquoi.

- Pourquoi? Enfin si je ne suis pas indiscrète.

Mais quel putain de karma je vous jure!

- Si c'est super indiscret, dis-je avant que Nicolas prenne la parole.

Et puis quoi encore? Il n'a pas besoin de raconter sa vie à ma mère. Je préfèrais qu'il me la raconte d'abord à moi. Mais pas là, lors de cette première rencontre avec mes parents.

- M'enfin Amy, grogne mon père, laisse-le un peu tranquil.

Nicolas sourit en levant ses mains.

- Ca va, ce n'est rien. Elle est partie tout simplement parce que mes parents ne s'entendaient plus.

Ma mère sourit, ravie d'avoir eu une réponse alors que mon sixième sens me dit que ce n'est pas la réelle explication.
Nous passons le reste du dîner calmement. Mon père pose une tonne de questions sur les ordinateurs à Nicolas et je suis admirative de la passion qu'un mec de son âge peut mettre dans sa façon de parler. Il aime clairement travailler sur ces machines, sur différents programmes. Je ne comprends rien aux trois quarts de ce qu'il baragouine mais mon père semble à fond dans la conversation. Ensuite, nous parlons automobile où ma mère ne manque pas l'occasion de raconter ma première bourde derrière un volant.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant