XVI

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Nicolas

La nuit est tombée depuis déjà quelques heures et Sarah dort contre moi. Nous avons mangé tous ensemble et même si j'ai encore des fois des envies d'alcool, je remarque qu'ils font des efforts pour que je n'y pense pas, pour me changer les idées. Je m'en voudrais toujours de leur en avoir fait baver alors qu'ils m'ont toujours soutenu. Je n'oublierai jamais Sarah qui pansait mes brûlures, qui m'a aidé en me  forçant à lui parler, qui m'a ouvert son coeur. Je n'oublierai jamais Dean qui me ramenait chaque soir dans mon pieu alors que j'étais trop saoul pour pouvoir marcher seul. Je n'oublierai jamais Franck et ses leçons de moral. Depuis le début il disait vrai mais j'ai été trop con pour entendre ses mots. Je me concentrais uniquement sur mes maux.

 Depuis que les gars et moi avons parlé de vengeance, je ne pense plus qu'à ça. Je sais que Sarah n'aimerait pas savoir ce qui se trotte à l'instant dans ma tête mais ça m'aide à me distraire de mes envies de boire.
Je tends le bras en évitant de bouger le reste de mon corps et attrape le téléphone sur ma table de nuit. J'ouvre une discussion groupée avec mes deux complices.

" Prêt pour la bagnole?"

Dean et Franck lisent rapidement le message et leur réponse ne tarde pas. 

" Quand tu veux mon pote! Tu sais où ce mec vit?"

"Oui, dans vingt minutes je descends, venez".

Ils me répondent tous les deux d'un pouce levé. Je souris et coupe mon portable. J'embrasse doucement les cheveux de Sarah ce qui la fait soupirer. Elle se retourne d'elle-même de l'autre côté du lit et je souffle, soulagé qu'elle ne se réveille pas.
Je me lève discrètement et ramasse mes fringues qui ont volés dans la chambre un peu plus tôt.

******
- Elle sait que t'es sorti?

Je fronce les sourcils face à la question de Franck.

- Je lui ai laissé un mot pour dire que j'étais avec vous.

Je le contourne et grimpe dans la bagnole de Dean. C'est un vieille jeep qu'il a rachetée au garage dans lequel il bosse et j'avoue qu'il a fait de l'excellent boulot dessus.

- Alors, sourit-il, tu vas faire quoi à sa caisse.

Je souris avant de lui indiquer l'adresse. Nous sommes dans une ville où il est aisé de retrouver qui on veut. Il suffit d'un nom et une adresse s'en suit sur l'annuaire. Si j'ai vu juste ce connard logerait chez ses vieux.
Arrivés au coin de la rue, Dean s'arrête. Nickel, sa bagnole est bien là, garée sur l'allée.

Je remonte la capuche de mon pull sombre et les mecs m'imitent.

- On y va tous les deux, dit Franck. Dean tu restes derrière le volant.

- Putain les mecs vous êtes sûrs? Sarah a dit qu'il y avait une alarme sur sa berline.

Franck et moi  rions en voyant Dean si paniqué alors que c'est bien lui le moins prudent d'habitude.

Nous sortons de la voiture sans faire de bruit, tels des voleurs qui s'apprêtent à faire le casse du siècle. Nous nous arrêtons derrière une haie et observons les lieux. Il n'y a aucune lumière, aucune lampe d'extérieure succeptible de s'allumer dès qu'on s'approchera.

- Et tu vas faire quoi à sa bagnole? chuchote Franck. 

- Tu te rappelles de son point faible?

Franck retient un rire en hochant la tête. Je sors un tournevis presque rouillé de la poche de mon pull tandis qu'il prend ses clés.

*****

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant