Je rentre dans ma chambre, déstabilisée d'avoir vu Dean. Maintenant je suis certaine que Nicolas n'est pas mort, et qu'il saura que je suis ici. Il ne se taira jamais, je le sais. Ils sont meilleur ami alors pourquoi me rendrait-il service en se taisant. Je pose ma valise sur le lit double et observe cette chambre. Ce n'est pas le grand luxe, loin de là mais ça passe. Les murs sont d'un bleu pâle et la moquette au sol est au contraire très foncée. Il y a une petite table ronde dans un coin, avec deux chaises, une petite commode au bois usé et une salle de bain. Le strict minimum mais je n'ai pas besoin de plus.
Et s'il venait ici? Non il n'oserait pas... Pas après m'avoir lâchée. Il n'a pas intérêt sinon... Ben je ne sais pas comment je réagirais, faut que je sois honnête avec moi-même. Soit je vais pleurer, soit je vais me jeter sur lui, ou soit je vais l'étrangler. Ou les trois en même temps, j'en suis capable. Non il ne viendra pas. Pourquoi le ferait-il? Il ne m'aime pas. Sinon il serait venu il y a sept mois, quand il était censé le faire.
J'ouvre ma valise, prends mes affaires de douche et un pyjama en coton assez fin.
Et après, je file dormir même s'il est encore tôt.******
Blottie dans mon lit, j'allume mon ordinateur. Comme à mon habitude, je jette un coup d'oeil sur le mur Facebook de Nicolas. C'est vraiment devenu un rituel dont je n'arrive pas à me défaire. Il n'a toujours rien publié, et ça depuis des mois. Ça me déprime.
J'écarquille les yeux quand je reçois un message d'Emeric, mon ancien patron et l'ex de Sophie.
"Alors te revoilà et tu me dis rien??? "
Je souris, ravie de son message. Je vois que rien n'a changé ici, les nouvelles se répandent à une vitesse hallucinantes.- Désolée, je n'ai eu le temps de le dire à personne.
- On va boire un verre Mcgrowen. Je suis au Mylady's.
Je soupire longuement. Je suis tellement bien dans mon lit que je n'ai pas spécialement envie de bouger. Cependant Emeric a été un chic type envers moi quand je suis partie. Je n'oublie pas que je l'ai laissé dans la merde en partant au dernier moment, sans préavis ni rien.
- Je serais là d'ici une heure...
- Génial!
J'éteins mon pc, me laisse choir en arrière et ferme les yeux en baillant. Je crois qu'on va pas mal cracher sur Sophie et ça me fera du bien. Qui de mieux que son ex pour ça?
Je repousse les draps avec mes pieds, glousse toute seule quand je m'emmêle encore plus dedans. Je deviens folle je crois.
Je fouille dans ma valise à la recherche d'une tenue convenable pour sortir. Je n'ai pas vraiment ça, j'ai plus pensé que je resterais enfermée ici et chez mes parents. Tant pis, je vais mettre ma jupe en jeans blanc et un dos nu assorti. Il me semble que ce soit le truc le plus potable que j'ai dans ma pile de survet'. Je prends mon temps pour me préparer, nerveuse. Nerveuse parce que c'est la boite dans laquelle j'ai rencontré Nicolas. Et que j'ai la trouille qu'il soit là. Mais pourquoi faut-il que je ramène tout à lui? Pourquoi?
Parce que tu l'aimes, me hurle ma conscience. Sauf que non, je ne peux pas l'aimer si ce n'est pas réciproque.
J'asperge mon visage d'eau froide, histoire de me remettre les idées en place et finis de me préparer.******
J'ai le coeur qui bat à tout rompre dans ma poitrine quand le taxi me dépose devant la boite. Elle est pleine de monde alors que nous sommes dimanche. C'est hallucinant. Puis je me rappelle que ce sont les vacances alors que forcément, les lieux de sorties sont beaucoup plus prisés. J'ai tellement l'impression d'être retournée en arrière que cela me perturbe. Sauf que je suis seule. Je n'ai pas d'amie qui m'accompagne, ni personne d'ailleurs.
Une fois à l'intérieur, c'est presque l'apothéose. Il fait noir de monde et je me demande vraiment comment on va réussir à avoir assez d'oxygène pour survivre durant la nuit. Une masse énorme de danseurs bouge sur la piste, les tables autour sont pleines de monde. Je repère Emeric dans le fond, souriant à la serveuse qui vient de lui apporter sa consommation.
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I can't love you
ChickLitJe suis Sarah et j'ai vingt-sept ans. Ma vie de mère célibataire est loin d'être trépidante. Cette soirée? Je ne voulais même pas y aller. Mais quand, assise autour d'une table à m'emmerder, à jalouser ma copine canon, un étudiant -incroya...