Jamais je n'aurais cru vivre cela un jour. Il y a un mois à peine, je pensais ne plus jamais le revoir, ne plus jamais caresser des yeux son doux visage ni pouvoir encore goûter ses lèvres. Il y a un mois, je poussais cette porte en bois en donnant un affreux coup d'épaule dedans en espérant que la soirée allait vite passer pour pouvoir me coucher tôt. Il y a un mois encore je le pleurais, le détestais. Je haïssais ma vie et tout ce que celle-ci m'apportait comme malheurs et angoisses. Il y a un mois je n'espérais plus rien du destin, avais même arrêté de prier pour que Dieu me vienne en aide. Je n'avais plus d'espoir en rien. Je restais en vie uniquement pour mon fils, pour ne pas lui infliger le suicide de sa mère désespérée.
En un mois, la vie a pris un tout autre tournant pour moi. Rien, ma vie n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était. J'ai embarqué dans un avion pensant retourner à la maison voir ma mère. J'y ai revu des gens qui m'avaient terriblement manqué. Mes parents, Dean, Franck, Emeric, et lui... Nicolas. Il était différent de celui dont j'étais tombée amoureuse mais quand j'ai compris la détresse dans laquelle il était, ma colère envers lui s'est envolée.Nicolas ne m'avait pas abandonnée parce qu'il ne m'aimait plus mais parce qu'il a vécu quelque chose de difficile. Alors même s'il a couché avec plusieurs filles, et même s'il se noyait dans l'alcool, j'ai effacé tout ça. Je veux qu'on soit heureux tous les deux et nous y arriverons.
Le sourire aux lèvres, je le guide à travers les ruelles aux gros pavés. Je peux affirmer que c'est la première fois que je suis heureuse d'être ici. Sa présence me fait pousser des ailes dans le dos. Je suis sur mon petit nuage et j'ai envie de crier au monde entier qu'il est là, que Nicolas est venu en France rien que pour moi même si les autres s'en foutent.
Je m'arrête devant le café d'Yvonne et Nicolas hausse un sourcil quand je lui crie:
- Bienvenue chez moi!
Rapidement mon sourire se perd quand je vois sa moue dubitative. Merde. Il n'aime pas. Il lâche sa valise et m'attire dans ses bras.
- Bienvenue chez nous non?
Je le serre dans mes bras et l'embrasse. Oui, chez nous. Partout où il sera je me sentirais chez moi, chez nous. C'est lui mon chez moi, pour toujours.
- Tu me fais visiter?
Son sourire m'électrise et je me grouille d'ouvrir la porte à côté du bar. Le courrier s'est amassé sur la première marche de l'escalier et je le prends avant de monter.
Une fois en haut, j'ouvre la porte récalcitrante, grimace en sentant l'odeur de renfermé. Je m'empresse de déposer les courriers sur la table et ouvre une fenêtre. Nicolas dépose les valises dans l'entrée et referme derrière lui. Mon coeur tambourine dans ma poitrine et je me demande s'il va aimer cet endroit. Je ne l'ai jamais spécialement apprécié mais avec lui dedans je trouve que cet endroit a beaucoup plus de charme.
Il avance dans la pièce, regarde la kitchenette attenante au tout petit salon délabré que j'ai trouvé dans un marché aux puces. Il sourit en lisant les mots de Timéo accroché sur la porte du frigidaire et je l'imite.
- Et?
Bah oui, son visage neutre me stresse là. Il ne dit rien et se rapproche de moi tel un prédateur.
- C'est petit. Mais parfait en attendant.
- En attendant quoi?
Je ris quand il me soulève et j'enroule mes jambes autour de sa taille. Il se laisse tomber dans le fauteuil en futon et m'embrasse doucement. Bordel je n'arrive pas à réaliser qu'il soit ici, en France. J'avais tellement rêvé ce moment que j'étais certaine qu'il n'arriverait jamais.
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I can't love you
Literatura KobiecaJe suis Sarah et j'ai vingt-sept ans. Ma vie de mère célibataire est loin d'être trépidante. Cette soirée? Je ne voulais même pas y aller. Mais quand, assise autour d'une table à m'emmerder, à jalouser ma copine canon, un étudiant -incroya...