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Quand je rentre chez moi, il fait déjà noir. Nicolas et moi avons voulu rester le plus longtemps ensemble mais je me devais quand même de rentrer. Demain j'ai rendez-vous chez mon avocat, qui n'est d'autre que le cousin de Sophie et aussi, Sébastien vient chercher Timéo pour une semaine. Autant dire que ça me saoule qu'il embarque mon fils, surtout que je ne l'ai plus revu depuis notre dispute de l'autre soir.

- Tu vas bien?

Je relève la tête vers ma mère qui vient d'entrer dans la cuisine. Je pensais que tout le monde dormait comme tout était éteins et calme mais apparemment, ma mère garde ses habitudes. Déjà quand j'étais ado, elle ne dormait pas avant que je ne sois rentrée, qu'importe l'heure.

- Je vais bien oui.

Elle soupire et prend place sur une chaise, face à la mienne. Depuis qu'elle sait que je fréquente Nicolas, nous nous ne sommes plus vraiment parlées. J'évite la maison un maximum. Les journées je vais me balader avec Tim et le soir je vais chez Nicolas, avec mon fils ou non.

- Sarah... Je voulais te demander pardon pour l'autre fois. Je n'aurais pas dû réagir de la sorte.

- En effet, soufflé-je, c'était nul. Mais je ne vais pas te faire la gueule 'man. Tu assures avec mon fils alors que tu n'y es pas obligée puis je comprends tes craintes.

Elle resserre les pans de son peignoir en coton moelleux et pour la première fois vraiment, je vois à quel point elle semble épuisée.

- Je n'ai pas à te juger sur ça, dit-elle. Tu es assez grande pour prendre les bonnes décisions.

- Ça n'a pas été simple pour moi non plus.

- Ah bon? S'étonne-t'-elle.

- Non, dis-je en secouant la tête. L'image de la cougar me reste en tête, cette impression de faire quelque chose de mal en l'aimant reste ancrée en moi... Mais je crois que je ne peux pas refouler mes sentiments éternellement.

Elle hoche la tête, se lève en souriant.

- Tu veux un thé?

J'acquiesce alors qu'elle remplit la bouilloire d'eau du robinet.

- Sébastien t'a fait perdre ta confiance, reprend –t'-elle. Tu as le droit d'être aimée Sarah, d'aimer en retour. Tous les hommes ne sont pas comme lui et je suppose que si tu as donné ta confiance à ce jeune homme, c'est qu'il la mérite.

- Oui il la mérite, affirmé-je. Nicolas est quelqu'un de bien.

- Mais il faut que tu saches juste une chose. Il va te falloir être patiente. Un homme de son âge peut encore changer, il ne t'apportera pas ce dont tu as besoin immédiatement.

- Je sais déjà tout ça.

Je me lève et prends deux mugs dans le placard avant d'y glisser des sachets de thé à la camomille. Ma mère est tracassée par cette relation, j'en ai conscience.

- Je n'attends rien d'autre de lui que ce qu'il me donne pour le moment. De l'amour. Et ça fait du bien d'en recevoir inconditionnellement.

Ma mère sourit face à mes paroles. Je suis sincère, je sais que je n'aurais pas de vraie vie de famille avec Nicolas, que nous n'acheterions pas de baraque ensemble et qu'il ne me déposera pas au boulot chaque jour mais je m'en tape au final. Tout cela attendra. Qu'il soit plus vieux, qu'on soit prêts ou que sais-je mais je peux me passer de ces quelques détails tant qu'il est là.

Ensuite, ma mère m'explique la journée qu'ils ont passée avec Timéo. Il a été relativement calme et on fait un atelier peinture dans le jardin. Je ris quand elle m'explique qu'il a finit avec le ventre et les pieds peints. Je suis fière de mon fils, c'est un chouette gamin, bien dans sa peau malgré tout ce qu'il se passe entre son père et moi.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant