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J'ai reppris le boulot ce matin et malheureusement pour moi et mes manuscrits, je n'arrive pas du tout à me plonger dedans. J'ai mes pensées occupées par Nicolas, comme d'habitude.

- Ca va poulette?

Je relève la tête et regarde  Sophie, rongeant le capuchon de son stylo. Ses cheveux blonds sont magnifiquement bien attachés en une natte pas trop serrée qui lui donne un petit style bohème. 

- Ca va, oui.

Elle sourit avant de replonger son nez dans son dossier ouvert devant elle.

Bordel Sarah tu dois travailler pas rêvasser.
Ca faisait longtemps que je n'avais plus ressentit tout ça en présence d'un homme. Nicolas me rend heureuse, vraiment. Quand je suis avec lui, j'oublie que j'ai dix ans de plus et j'ai cette impression de redevenir insouciante. Et ça fait du bien. J'ai quand même réussi à recontatcer l'agent immobilier. Heureusement que l'appart n'a pas encore été loué et je finis donc plus tôt pour pouvoir le visiter. Je suis assez stressée. J'ai peur qu'il ne corresponde pas du tout à ce dont j'ai envie. Certes, ce n'est que provisoire mais quand même. Je ne veux pas d'un taudit pour Timéo et moi. Je veux qu'on se sente bien, qu'on soit heureux d'avoir un chez nous. Puis... je sais qu'il viendra souvent... Et pas seulement pour les nuits. Et rien que pour ça, pour ce semblant de vie de couple en ménage, j'ai hâte.

Nicolas.

Rien que de penser à lui me donne des papillons dans le ventre. Quand je vous dis que je suis redevenue une ado, ce n'était pas une blague. Je l'aime comme une folle et je dois chaque jour me raisonnée pour ne pas lui proposer de venir vivre avec moi. Il fuirait comme la peste, j'en suis certaine. Ou il penserait que je suis dingue puisqu'il n'a pas de boulot et qu'il part bientôt pour la fac. Puis, je sais qu'il ne voudra jamais planter son père comme ça, avec les dettes qu'il a. Si j'étais millionnaire, je les lui payerais. Parce qu'Anthony est un homme gentil avec son fils, avec moi. Certes comme Nicolas le dit, il pleure très- voir trop -souvent sa femme mais je peux le comprendre. Quand Sébastien m'a quittée, mon monde s'est effondré. J'étais perdue, je ne savais plus quoi faire. Sauf que dans mon cas, il n'y avait plus rien à réparer. Notre couple était au point mort depuis longtemps déjà. Tant qu'à Anthony, sa femme est juste partie parce qu'il n'avait plus d'argent. Quoique... Je n'aurais pas du tout apprécié non plus.

Mon téléphone qui sonne sur le coin de mon bureau me tire de ma rêverie. Je l'attrape, et décroche immédiatement en voyant que c'est mon avocat.
Je lui ai laissé un message sur sa boite vocale, lui touchant deux mots de la bagarre qui a eu lieue.

- Allo Alexis?

- Mademoiselle Mcgrowen.

Aie. Il ne m'a encore jamais appelée comme ça.

- Oui, dis-je prudemment.

- J'ai bien reçu votre dernier message. J'ai aussi reçu une copie du rapport médical de votre ex-mari.

- Compagnon.

- Oui, peu importe. Vous comprenez que le comportement de votre petit-ami ne joue pas du tout en votre faveur?

- Quoi? M'écrié-je. Vous plaisantez? Un instant s'il vous plait.

Je me lève sous le regard interrogateur de Sophie et file m'enfermer dans une salle de réunion vide.

- Sébastien a montré des vidéos de nos ébats à mon petit-ami, sifflé-je entre mes dents.

- C'est ce que j'ai cru comprendre dans votre message.  Mais avez-vous lu le rapport médical? Côtes froissées, nez cassé, lèvres fendues, dents cassées, contusions sur la partie abdominale, commotion cérébrale.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant