VII

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Il est six heures du matin quand j'arrive au motel. Je me suis endormie devant le film qu'Emeric avait mis. Finalement nous n'avons pas couché ensemble et c'est mieux ainsi. Il m'a parlé de Sophie et je me rends compte que je ne suis pas la seule à qui elle a fait énormément de mal. Emeric est toujours bleu d'elle, serait même prêt à la reprendre si elle voulait de lui. Je crois qu'il est aussi désespéré que moi en amour. Tellement que toute sentiment de gêne a disparu et que nous avons bien ri en reparlant de l'incident du prénom. Ensuite je lui ai longuement parlé de Nicolas. Nous sommes tombés d'accord en riant jaune: Sophie, Sébastien et Nicolas devraient faire un ménage à trois. Putain comme ils iraient trop bien ensemble!

- Merci de m'avoir ramenée, lui souris-je.

- Merci à toi Sarah, me sourit-il. On se revoit hein?

Je hoche vivement la tête avant de le serrer dans mes bras.

- Bien sûr va!

Je descends de la voiture, lui fais un petit signe de la main et monte les escaliers en fer qui mènent à ma chambre.
J'ouvre la porte, et la referme derrière moi. Les stores fermés plongent la pièce dans le noir le plus complet et c'est tant mieux. Je suis crevée. Je vais dormir une heure, puis j'irais voir ma mère. Je me déshabille, laisse mes vêtements à même le sol, comme à mon habitude. Je lève les couvertures, me couche dans les draps bien chauds. Je soupire longuement, ferme les yeux. Le coussin a une odeur que je connais. Je fronce les sourcils. Putain mais c'est quoi ce bordel?

- Honey? Tu dors?

Je bondis du lit en poussant un cri. J'allume la lampe, pétriffiée.

- Mais! Mais qu'est-ce que tu fous ici?!

Nicolas est couché de l'autre côté du lit, plissant les yeux à cause de la lampe. Il est encore habillé, entièrement. Je remarque rapidement ses chaussures au pied du lit.

- Bordel arrêtes de gueuler j'ai mal au crâne.

- Tu te fous de moi? m'écrié-je. Je m'en fous! Dégage!

Nicolas ouvre les yeux en se redressant sur ses coudes. Il sourit en me regardant tandis que je lui balance ses chaussures à la gueule.

- Putain honey... T'es belle. Trop belle.

Je me rends compte alors que je suis en sous-vêtements. Bordel fait chier! Je lui lance un regard noir qui le fait rire avant de prendre un long t'shirt et de l'enfiler.

- T'as deux minutes pour dégager, dis-je froidement en croisant mes bras.

- Sarah...

- Déjà vingt secondes de passées. Grouilles-toi ou j'appelle les flics.

Il se relève brusquement. Ses yeux sont vitreux, comme tout à l'heure. Il a vraiment dû ingurgiter une quantité d'alcool incroyable pour être encore saoul maintenant.

- Je ne l'ai pas embrassée.

Je ricane méchamment. Mais quel con.

- Mais oui, et moi je suis Michelle Obama. Dégage!

- Putain mais merde!

Il se lève et avance vers moi tandis que je recule.

- Ne m'approche pas!

- Si.

Et il avance encore vers moi. Je me retrouve bientôt prisonnière entre le mur et lui. Un sourire en coin se dessine sur sa bouche. Mon préféré. Je craquerais presque.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant