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Nicolas.

Jamais je n'aurais cru dire ça un jour, jamais je n'aurais cru que cela allait m'arriver à moi. Mais aujourd'hui je peux l'affirmer: Je suis amoureux. Je suis fou d'une femme qui s'en sort mieux qu'elle ne le pense.Tandis qu'elle croit qu'elle a encore beaucoup d'effort à faire pour assumer entièrement notre couple, moi je pense qu'elle assure. Elle m'a présenté à sa meilleure amie, à ses parents, je connais son fils aussi. Certes on n'est pas encore sortis dans un lieu public ensemble mais je n'en ai que faire. Je me sens bien quand nous sommes ensemble, je me sens bien quand elle se blottit contre moi et quand elle s'endort contre mon torse, je ne rêve que d'une chose: Qu'elle reste là encore longtemps. Quand j'entendais des gens dire à d'autres que l'amour arrive toujours quand on s'y attend le moins, j'avais toujours cru que c'était des conneries. Bah non, ils avaient raison. Jamais je n'aurais cru une seule seconde que cette fille allait me rendre dingue d'un simple regard, de simples paroles échangées.
Maintenant, le plus dur reste à faire: La garder.
J'ai la trouille qu'elle trouve un homme plus vieux, un qui corresponde beaucoup plus à ce qu'elle recherchait à la base. Parce que je n'oublie pas que je n'ai que dix-huit ans, que je ne peux pas lui offrir tout ce qu'elle désire. Elle ne me demande rien, j'en ai conscience mais quoi de plus frustrant pour un mec de ne pas pouvoir inviter sa nana au resto, de ne pas pouvoir lui offrir un bijou? Si j'étais plus vieux, si j'avais du fric, je lui dirais de ne pas stresser pour sa recherche de logement, qu'on peut s'installer ensemble et que je payerais tout avec elle mais là, financièrement c'est mort. Mon père bosse comme un acharné et je vois bien que même l'argent de mon job d'étudiant n'est pas suffisant. Les factures s'amassent sur le meuble du salon, je suis certain que dans quelques jours on viendra nous couper le courant tellement on est dans la dèche. 

C'est pour cela que cette semaine je finis plus tard au boulot. D'un côté ça me gonfle parce que le temps passé ici m'empêche de voir Sarah mais de l'autre, je n'ai pas le choix.

- Paige! Ramène ton cul par ici!

Je soupire en déposant la carte mère sur mon établi et me lève. Je bosse actuellement pour le père de Dean. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, être un des meilleurs potes de son fils ne m'apporte aucun avantage. Henry est un homme droit, dur, sévère. Il ne veut que le meilleur pour son entreprise alors chaque jour, j'essaye de lui prouver que j'en veux, que j'aime ce que je fais, que je suis prêt à me défoncer à la tâche s'il souhaitait m'engager. 

Je déboule dans la boutique, fourageant dans ma tignasse indisciplinée. Un mec est de l'autre côté du comptoir. Je le salue alors qu'il me toise derrière ses Rayban. Encore un connard de bourges.

- Monsieur voudrait te parler. Je vous laisse.

Je fronce les sourcils, me demandant ce que ce pingouin me veut. Un sourire féroce se dessine sur ses lèvres qui étaient jusqu'à présent pincées dans un trait fin et dur.

- Nicolas c'est ça?

- Oui.

Je ne sais pas pour quelles raisons ce mec me met mal à l'aise. Sûrement dû à son air suffisant ou que sais-je encore puisqu'à la base, je suis un type assez confiant. 

- Hum okay Nicolas. J'ai besoin que tu me sortes des fichiers de ce pc. Je n'y arrive pas puisqu'il est h.s.

- Euh... D'accord.

Je prends le Mac qu'il me tend, le pose derrière moi.

- Pour demain matin si possible. J'ai besoin de ces fichiers.

Je soupire en voyant l'heure. Il est vingt heures, ce travail va prendre minimum trois heures. Fait chier. Je m'apprête à refuser quand le mec sort une liasse de billets et la pose sur le comptoir.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant