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Nicolas

Sept putains de jours ! Sept putains de longues journées sans nouvelles de Sarah.

Je lui ai envoyé chaque jour un petit texto mais elle les ignore. Pareil sur Facebook, je la vois connectée et dès qu'elle lit mon message, elle se déconnecte aussitôt. Comment dire à quel point je suis déçu, dégouté ? Je ne comprends pas cette fille. Elle ne cesse de me chercher pour me jeter directement une fois qu'elle a eu ce qu'elle voulait. En gros, je me la suis imaginée différentes des autres, plus respectueuse enfin... différentes et je me suis gouré.

J'ai les nerfs après elle, je n'arrive pas à la cerner mais est-ce que je peux vraiment lui demander de s'ouvrir à moi ? J'ai peur de le faire étant donné qu'elle veut qu'on se voie seulement pour le cul. Sauf que... Ce n'est pas suffisant pour moi. Je veux pouvoir m'endormir avec elle, la voir quand j'en ai envie, aller manger un morceau ensemble sans qu'elle soit honteuse de notre relation. Sauf que tout ceci n'est pas prêt d'arriver, je le sais.

Je sors de chez moi, referme la porte. Combien de fois n'ai-je pas eu envie d'aller sonner à la porte de chez ses vieux en demandant si Sarah était là mais je n'ose pas. Parce que d'un, je ne vois pas quelle excuse je pourrais utiliser et de deux, elle serait en rogne. Alors je fais comme le début de la semaine : je sers les dents et vais relever le courrier en ignorant cette foutue baraque dans laquelle elle vit. Je soupire longuement quand je vois l'enveloppe dans mes mains. C'est une lettre de ma mère, encore. Et je ne la lirais pas comme d'habitude. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle s'obstine à m'écrire alors qu'elle sait pertinemment que je les jette dès réception. Mon portable émet le bip annonçant l'arrivée d'un texto.

« Prêt pour la fête ? Apporte du whiskas mon pote, les chattes seront de sortie ! »

Je ris en lisant le message de Franck et me laisse tomber dans le canapé. Je pense à Sarah et sans savoir pourquoi, l'idée de sortir en boite ce soir me culpabilise un peu. Je lui envoie un message, espérant qu'elle me réponde cette fois. La barre indiquant qu'elle a lu mon message me nargue. J'attends quelques minutes, impatient. Pas de réponse. Putain elle me casse les couilles cette meuf !

« J'apporte les croquettes, sans soucis »

Elle ne me répond pas ? Tant pis pour elle. Elle n'a qu'à aller se faire foutre et comprendre que je ne suis pas son pantin. Bordel une semaine qu'elle m'ignore, sans que je sache quoique ce soit, sans que je sache si j'ai fait quelque chose qui l'ai froissée ou autre. Elle me gonfle ! Je me lève rageusement, balance mon portable sur la table basse et monte me préparer.
*****

La boite est pleine à craquer. Je repère rapidement mes potes autour d'une table dans le fond. Je me faufile entre les danseurs, salue certaines personnes que je connais avant de rejoindre mon groupe. Franck m'aperçoit directement et lève sa bouteille de bière dans ma direction.

- Et voici le coincé qui ne sort plus !

Le reste du groupe se marre alors que je m'installe. Franck est le mec le plus fou que je connaisse. Il profite de la vie à chaque instant, ne se contente pas seulement de la vivre en tant que spectateur.

- Excuse-moi de bosser mec, ris-je.

Je prends la bière que Dean me tend, en avale une délicieuse gorgée en fermant les yeux quelques secondes. Sandra se colle à mon flanc en souriant tandis que je passe mon bras sur ses fines épaules. Sandra est une de mes ex mais il nous arrive souvent de remettre le couvert en soirée. On a vite compris que seul le sexe entre nous marchait alors on en profite quand nous sommes dispo.

- J'ai fait une de ses bourdes au garage dans lequel j'ai postulé, rit Dean.

- Ca ne m'étonne pas de toi, lui dis-je en faisant un clin d'œil.

I can't love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant