Pendant combien de temps je ne vais pas pouvoir défiler ?! Le docteur a dit que mes jambes étaient temporairement paralysées, mais si elles étaient définitivement paralysées... J'aurais gâché ma vie, toute ma vie...
Et rien qu'à la vue de mes bras, je me demande quel sera leur futur. Ils sont enflés rouge avec plein de seringues plantées dedans... Vais-je seulement réussir à pouvoir réutiliser mes mains... Ou encore bouger la tête... Encore même parler...
Je ne veux pas que mes parents me voit dans cet état de faiblesse, en vérité en ce moment précis je n'ai envie de voir personne... J'ai juste envie d'être seul. Je viens de frôler la mort et plein de personnes m'assaillissent dès mon réveil...
Alors que mes membres sont tous paralysés, je ne peux pas bouger ni même parler je trouve ça inacceptable que le patient n'ai pas le droit d'avoir un temps d'adaptation. Et dire qu'avant cet accident si soudain ma vie était parfaitement normale...
Je pense que mon déménagement est maintenant irrévocable. J'aimerais rejeter la faute sur Jaden, mais d'un côté j'aurais du faire plus attention. Je me demande d'ailleurs si il est au courant. Kessy, arrête de penser...
Tu t'affaiblis, tu devrais utiliser l'énergie qu'il te reste pour l'utiliser à quelque chose de plus intéressant que ce jeune homme. D'ailleurs je pense que je vais avoir de la rééducation, car je pense que je ne pourrai pas recommencer à marcher seule. J'entends cliquetis provenir de la porte.
Elle s'ouvre :«–Kessy ?
–Elle ne peut pas parler.
–Oh mon dieu qu'est-ce tu as fait...
–Chéri... Ne t'en fais pas, c'est une femme forte et elle va s'en sortir.
–Mais... C'est mon bébé... Je... je ne lui ai pas donné assez d'attention quand j'en avais l'occasion cela me désole qu'il faille arriver quelque chose comme ça pour que je m'en rende compte. Chérie... Nous emménageons ici.
– Comment ça on emménage ici? Je ne peux pas.
–En tout cas moi je viens habiter ici avec MA fille. Nous avons mis largement assez de côté. J'arrête de travailler s'il te plaît... Réfléchis-y tu peux rester tout seul mais moi je n'abandonne pas MA fille. Elle aura besoin de moi et je compte bien être là. »
Sur ce, elle fait un mouvement de la main pour intimer à mon père le silence et s'approche de moi les larmes aux yeux, les mains tremblantes et lâche son sac Chanel pour courir à mes côtés.
Elle s'effondre en pleurs agenouillée à côté de mon lit, et elle me regarde tendrement. Pour une fois j'ai l'impression d'avoir une mère.
Elle me chuchote des excuses inaudibles et me sert ma main que je ne sent plus. Je lève les yeux vers mon père et le regarde avec mépris.
Est-ce vraiment un père pour faire ceci ? Il regarde mon corps meurtris avec des yeux stoïque. Un père pourrait regarder sa fille de cette manière alors qu'elle vient de frôler la mort?
J'ai l'impression que mon accident le ne le touche pas le moins du monde. Cela me fait de la peine et je recommence à pleurer de larmes chaudes qui recommencent à me brûler les yeux et à me brouiller la vue. Je ne vois rien une fois de plus. Mais la fatigue me fait succomber je ferme les yeux pour sombrer.
Une odeur d'orchidées me chatouille les narines. Cette odeur sucrée et tropicale mais évoque des vacances passées avec mes amis aux îles des Caraïbes. Un endroit magnifique dans lequel j'aimerais me rendre une nouvelle fois.
J'ouvre doucement mes yeux pour percevoir une nouvelle lueur. La lueur du soleil... Je regarde un peu autour de moi et constate que je suis dans une nouvelle pièce. Une pièce largement plus grande qui ne ressemble pas à une chambre d'hôpital. Je suis allongée dans un grand lit mais j'ai toujours les jambes plâtrées et mes bras aussi emplâtrés mais dénués de toutes seringues.
J'essaie de prononcer des mots, Et bien sur le premier mot qui me vient... Ou plutôt nom... Est Jaden...
«–Ja...Jad...Jaden...»
Je m'applique à répéter ce nom une dizaine de fois puis me rend compte à qui ce nom appartient. Je m'arrête aussitôt de le prononcer, il ne mérite pas mon attention. Il n'est même pas venu venu me voir, avait-il seulement un semblant de sentiments à mon égard, ou était-ce juste une passe.
Voilà que je me retrouve encore un penser à lui cela me répugne de ma part. Mais quand même... Il n'est pas venu me voir.... Ce n'est qu'à ce moment que je me rends compte qu'une télé est accroché en face de mon lit. Je n'y avais même pas fait attention...
C'est la chaîne des informations qui est allumé, et je peux voir que nous sommes le 5 octobre et il est 16h48. Je suis donc restée à l'hôpital minimum une semaine. Une semaine... J'aurais pu faire tellement de choses en une semaine, cela me rend lasse et blasée. Je viens de perdre du temps à cause d'un foutu accident de merde !
J'espère seulement que ma carrière de mannequin n'est pas terminée avant d'avoir vraiment commencée...
Plus tard dans la fin d'après-midi, une infirmière vient me voir pour m'informer que tous les plâtres seront enlevés dans trois jours. Et la rééducation commencera dans une semaine. J'ai hâte de découvrir mes jambes, pouvoir les remuscler et qu'elles retrouvent leur finesse et leur délicatesse habituelle. En tout cas, je dois patienter une semaine, une semaine avant de pouvoir revivre... J'ai toujours été impatiente, mais là je vais être obligée d'attendre, d'être patiente...
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Mon Coloc
Teen FictionUne étudiante pas comme les autres, je suis dans une école de futur stars. Je commence l'année en colocation avec un des élèves de l'école mais si seulement j'avais su ce qu'il se passerai... J'aurai tout fais exactement pareille.