Chapitre 44

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Il n'y a pas beaucoup de choses que j'ai à emmener chez Edwin pour mon emménagement chez lui. Seulement quelques bricoles sentimentales. J'ai revendu tout mon mobilier. Il y a seulement... quelques valises... Je dirais... des dizaines de valises remplies à craquer de vêtements et de produits de beauté.

Il est vrai que mes prochains shooting dans les mois qui viennent se passent à New York.

« -Oh bah merde alors... dit Edwin en fessant les yeux ronds rivés sur son téléphone.

-Quoi ? Demandais-je.

- RIEN ! S'écrit-il »

Sa réaction disproportionnée éveille quelques soupçons mais je fais mine de rien. Edwin s'affole souvent pour rien.

Je replonge dans le rangement des mes vêtements et une idée me traverse l'esprit.

« - Et si on allait au restaurant pour fêter ça ce soir ? C'est moi qui t'invite.

-Chérie je ne dis JAMAIS non à de la nourriture gratuite. »

Nous riions en cœur.

Je me prépare pour ce soir. J'ai réservé une table pour deux personnes dans le restaurant le plus branché et le plus onéreux de tout New York. Il faut que je m'apprête les paparazzi seront au rendez-vous. Devant ces parasites qui ne font d'ailleurs que leur métier, je doit être irréprochable physiquement ou j'aurai le droit d'être là une de tous les journaux.

D'ailleurs les médias ignorent que Edwin est gay. Et donc me voir sortir avec lui le soir au restaurant cela éveillera des curieux.

Merveilleux, j'aime les potins.

J'ai choisi une robe Givenchy rouge sang en satin qui m'arrive mi-cuisse avec un décolleté en V et des bretelles très fines qui dénudent mes épaules a merveille.

Je porte des sandales à talons Christian Louboutin.

J'opte pour un maquillage simple; des yeux de biches et un rouge à lèvre de la même couleur que ma robe. Mes cheveux ont été bouclés façon pin-up.

Sans oublier le high-lighter sur les endroits stratégiques de mon visage ET mon corps.

Toute cette artillerie décorée d'une pochette en velours noir Michael Kors et d'un collier et d'une bague argentés assortis Cartier que m'a offert Edwin à Noël.

Je sors de la salle de bain et pour la première fois Edwin assis sur le canapé en m'attendant me regarde d'une nouvelle manière . Je n'arrive pas à décrire son regard mais je ne m'y attarde pas.

Je le détaille de haut en bas. Son allure est élégante et décontractée. Il porte un costard Chanel noir sur lequel il y a des reflets bleutés et des sortes d'écailles ressort sur ses yeux bleus-verts. Sa chemise blanc immaculée en dessous est légèrement ouverte; on peut voir le commencement de la définition de ses pectoraux. Ses cheveux sont coiffés en arrière et rebiquent un peu. Sa barbe de trois jours est complètement rasé ce qui le rajeunit. Il est beau.

« -Il faut aller au sous sol pour que je récupère ma voiture. Dit il en se levant gêné. »

Je ne réponds pas et le suis. Je ne comprend pas ce qu'il vient de se passer.

Il sort donc son bolide de compétition. C'est une magnifique Lamborghini noire avec un intérieur cuir noir. L'odeur de ce cuir me fais tourner la tête.

Il démarre sans un mot. Son attitude est bizarre, je le sens perplexe et confus.

Je lui donne l'adresse du restaurant et il finit enfin par sourire.

« -Mon restaurant favoris... »

Nous parlons de tout et de rien pendant le trajet et lors de notre arrivée devant le restaurant, nous pouvons entendre le crépitement des appareils photos nous mitrailler alors que nous ne sommes même pas sortis.

« -T'es prêt chéri ? Lui murmurais-je »

Il me fend un sourire craquant en guise de réponse.

Le restaurant où j'ai réservé est le soir un restaurant et la nuire une boite de nuit VIP.

Nous sortons de la voiture sous les cris des paparazzi. J'essaie tant bien que mal d'afficher une mine sereine et confiante. Nous marchons vers la porte du restaurant tandis qu'un autre véhicule arrive dans mon dos. Je m'arrête net.

Ce bruit...

Je le connais...

Non...

Non...

Ce n'est pas possible...

Je n'ose pas tourner ma tête la moto qui vient d'arriver mais là tourne vers Edwin.

« -Tout à l'heure... je voulais te le dire... mais... c'est donc ça qu'il avait vu sur son téléphone... »

Moi qui voulais faire bonne impression devant les photographes...

Je peine à tourner la tête vers la personne en question. Enfin les personnes...

Oui, Jaden est bien devant moi avec au bras sa « fiancée ». Ils viennent de descendre de la moto et affichent fièrement leur style Rock.

Les photos convergent vers mon visage qui se liquéfie.

Je le fixe, ses yeux, ses lèvres, ses cheveux... tout de lui me rappelle des souvenirs trop douloureux. Mes jambes semblent se vider de leur force.

Et puis c'est là que nos regards se croisent.

Un combat de regard que je perd vite puisque des larmes remplissent mes yeux aussitôt. Il me semble que Carry affiche un sourire satisfait.

Une main me serre la mienne et une odeur vient me faire basculer.

Edwin m'embrasse langoureusement devant tout le monde.

Les spectateurs voient ça comme un baiser fougueux, alors que derrière ce baiser il me soutiens car j'allais faire un malaise. Ainsi il cache mes joues dégoulinantes de larmes.

Les paparazzi s'acharnent à nous prendre en photo.

Je ne veux même pas voir la réaction de Jaden...

Mon ColocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant