De la comédie Au réel...

8.

     Je me suis rendue à l'heure de la pause --- qui au passage je prenais rarement --- dans une bijouterie à une heure de la société. En effet il était impératif que je trouve un cadeau à ma mère si je ne voulais pas me retrouver avec la tête à moitié rasée. C'est donc en compagnie de cette chère Gina que je m'y suis rendue.
    Après avoir flâné durant de nombreuses minutes devant les vitres, j'optai pour une montre en or et diamant, qui m'a coûté une petite fortune.

 -T'as vraiment des goûts d'hommes, pourquoi lui choisir une montre alors que t'aurais pus lui prendre...un bracelet! ; lança Gina en roulant des yeux.

-C'est simple, parce que Irène préfère de loin une montre qui coûte cher, faite d'or et de diamant qu'un...vulgaire bracelet!; lançai-je en riant.

-Tiens donc, si je m'attendais à te voir!

    Il ne m'en fallait pas plus pour reconnaître cette voix, qui s'était imposée dans mon quotidien : Amir! Encore et toujours lui. S'il n'était pas dans le bureau de mon père à la maison, il déjeunait avec mon père et moi par le plus grand des hasard. Et si Nate avait besoin de quelqu'un avec qui jouer à la console, Amir se portait volontaire. Sans parler des nombreuses fois où il venait chercher Bella pour une autre de leurs soirées arrosées. Ça en était agaçant! C'est à croire que c'était un Sans Domicile Fixe!
     Je me retournai et découvris ce bel homme qui avait le don de m'agacer. Était ce de la frustration? Peu importe. Il était beau dans son jeans noir et ce pull gris; ce qui changeait radicalement de ses costumes qui lui allaient aussi bien. Je m'apprêtais à lui balancer une de mes piques, quand je fus coupée dans mon élan.

  -Tiens Amir; Gina venait d'intervenir en lui sautant au cou.

What? J'ai raté quelque chose?!

-Salut Gina comment tu vas?

-Bien et toi? Au fait je te présente mon am...

-Ce n'est pas important! Je t'attends dans la voiture; lâchai-je sèchement en récupérant mon colis et ma carte de crédit.

    Je sortis de l'enceinte, les laissant scotchés par ma réaction. En même temps c'était compréhensible. Ce mec envahissait mon espace. Je devais le supporter chez moi mais aussi dans des lieux publics? Non, c'est sans moi.
    Gina ne tarda pas à sortir à son tour, et me questionna durant le trajet jusqu'à l'entreprise, sur le pourquoi j'avais réagi de cette manière, mais je ne lui répondis rien. Je n'avais pas non plus envie de lui faire part des événements passés, sachant pertinemment qu'elle s'emballerait et ne me lâcherait plus d'une semelle.

  L'anniversaire de ma mère avait lieu samedi --- c'est à-dire dans à peu près quelques heures. Mon père m'avait supplié de le laisser venir avec moi toute la semaine déjà, et ce n'est qu'hier que j'ai finalement cédé. Notre vol devait être à 23 heures et 45 minutes. Donc j'avais à peu près une heure --- à compter de mon arrivée à la maison --- pour prendre une douche, faire un sac convenable et me rendre à l'aéroport. En d'autres termes, il fallait speeder!
   En entrant dans la maison --- plutôt calme --- je courus à ma chambre, et c'est avec grande surprise que je découvris Béatrice qui refermait soigneusement un sac de voyage Louis Vuitton. J'aperçus sur un fauteuil, un jeans bleu nuit, un top blanc et un pull de même couleur que mon jeans. Un manteau beige s'y trouvait également. Mes chaussures à talons noir traînaient près des vêtements.

-Mais enfin...

-C'est pas trop tôt! Tu daignes enfin rentrer. File sous la douche, ton père est déjà parti pour l'aéroport. Gunter t'emmènera à ce dernier, la voiture doit être pr...; commença Béatrice.