16.

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    Amir n'avait pas fait signe depuis près d'une heure, il s'était peut-être fait aguiché par l'une de ces idiotes qui n'avaient cessé de le regarder tout au long de la soirée, certainement avait-il céder ! De toutes façons, c'était un gros débile et il venait de me le confirmer. Je voulais dire au-revoir à quelqu'un avant de partir, mais personne n'était revenu s'installer à table. Je pris donc ma sacoche et me faufilai jusqu'à la sortie, quand je l'entendis, il était derrière moi.

- Tu comptais partir sans moi?; demanda-t-il.

- Je n'ai pas vraiment le cœur à la fête. Et si tu veux rester rien ne t'oblige à me suivre; répondis-je en reprenant ma course.

- Tu ne vas quand même pas t'en aller sans leurs permettre d'admirer le joli couple que nous formons.

- Il fallait y penser avant de disparaître avec je ne sais quelle garce; rétorquai-je sèchement.

- Oh, alors je me conforte dans l'idée que j'avais de toi. (Il attend que je me retourne pour continuer) Tu as certainement des complexes très chère Ann-Louise.

     Les mains enfoncées dans les poches, il me regardait avec un air de suffisance, et un sourire presque carnacier étirait les coins de sa bouche. Le sale con! Il n'avait qu'un objectif, me pousser à bout, et moi je n'avais qu'une envie l'étriper. Sans plus attendre, je le dépassai et confiai ma sacoche à une dame -- que je ne connaissais d'ailleurs pas -- et je saisis la main que me présentait Amir. C'est d'un même pas que nous avançons sur la piste.

     Je posai délicatement ma main gauche sur son épaule pendant qu'il m'attirait contre lui. Il glissa sa main le long de mon dos, pour au final la loger au-dessus de mes fesses, nos mains libres entrelacées. C'est ainsi que nous nous balançâmes doucement sur l'air doux qui flottait dans la salle.

- Alors... avec qui t'étais tout ce temps? ; demandai-je d'un ton détaché.

   Il posa sa bouche sur mon oreille gauche et me répondit : " Ça ne te regarde pas. " Cette réponse avait le mérite d'être claire. Il se mit à rire doucement, puis parcourut lentement mon dos nu de sa main, laissant au passage des frissons comme tout à l'heure à table ; la différence était qu'il pouvait voir l'effet de ce geste sur moi.
     J'en étais rouge, il n'avait même pas l'air gêné malgré tous les regards posés sur nous, comme si nous étions dans notre intimité. Notre intimité ? Mon cerveau doit s'être débranché, d'où est-ce-que je sortais tout ça. Je le sentis glisser son visage dans mon cou, où il déposa un baiser.

- Tu veux bien arrêter ça s'il te plaît ? ; lui demandai-je doucement.

- Pourquoi? Ça a l'air de te plaire pourtant.

- Mais tu prends vraiment tes rêves pour la réalité, espèce de...

- Et que faire de cette bouche qui commence sérieusement à me saouler avec ses discours inutiles.

     Il arborait un sourire malicieux tout en s'attardant sur ma bouche. Je détournai mon visage rouge pour me cacher.

- Tu sais, tu pourrais te couper les cheveux aussi. Inutile de les garder aussi longs; lança-t-il sur un ton enjoué.

- Ah parce que t'es conseiller en image aussi, ça fait beaucoup de cordes à ton arc Amir!; répondis-je sur un ton ironique.

- Remercie moi plutôt de te rendre service.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant