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       La salle d'attente des urgences était glaciale, et bien trop épurée. Les odeurs de médicaments et d'alcool me donnaient la nausée. J'étais épuisée par cette longue attente. Cela faisait plusieurs heures déjà que nous attendions -- mes parents et moi -- dans cette affreuse salle. Des allées et venues se faisaient sans cesse entre le bloc d'opération et cette salle, mais personne ne nous avait donné de nouvelles. Et pour ne rien arranger, ma mère avait décidé de ne pas s'arrêter de pleurer, mon père de faire les cents pas devant moi.

- Bon ça suffit maman, tu me donnes la migraine avec tes pleurs, et toi assieds-toi une minute s'il te plaît, ça fait plus de 3h que tu fais ça! ; dis je exaspérée.

- Pardon? Excuse nous d'être inquiets pour ta sœur qui est certainement entre la vie et la mort! ; répondit sèchement ma mère.

- Parce que tu crois que je ne le suis pas aussi? Tes larmes ne vont pas changer grand chose; répliquai je énervée.

- On ne serait pas ici , si tu n'étais pas aussi têtue! ; répondit elle.

- Mais...

- Bon ça suffit, fermez la toutes les deux. Jordan n'a pas besoin de ça.

          Lorsque ma mère s'apprêtait à répondre autre chose, Béatrice et Nate, accompagnés de Gunter firent leur entrée. Béatrice se jeta dans les bras de mon père et l'embrassa doucement, avant de me serrer dans ses bras. Nate me fit une rapide bise et salua ma mère.

- Qu'est ce que les médecins ont dit?; demanda Béatrice.

- On a pas encore eu de nouvelles, et on continue d'attendre.

         Au même moment, un médecin sortit du couloir qui menait au bloc opératoire.

- La patiente Rose Jordan Parker?

      Nous nous dirigeâmes tous vers lui comme un seul corps.

- Bien, l'opération s'est bien passée. Nous avons stoppé l'hémorragie et nous lui avons administré des calmants pour stabiliser son état. Elle était très agitée durant l'opération. Actuellement, elle est menée dans sa chambre et elle est hors de danger.

- Dieu soit loué; souffla Gunter.

- Est-ce qu'on peut la voir? Je souhaite lui parler; demanda ma mère.

- Oui mais une personne à la fois. La patiente a souhaité voir en premier sa sœur; répondit le médecin.

- Vous en êtes certain? Enfin... je suis sa mère!; revendiqua ma mère.

- Bon j'y vais, où est sa chambre?; demandai je après avoir levé les yeux.

          Le médecin me mena jusqu'à la chambre de ma sœur. Avant d'y entrer je pris le temps de me calmer, et j'ouvris doucement la porte. Je m'approchai d'elle et pris le siège près de son chevet.

- Salut Jordan; commençai je.

- Salut.

- Tu vas mieux on dirait; souris je.

- Ouais...on dirait.

        Silence.

- Nous étions tous inquiets pour toi, on peut dire que tu nous as fait une peur bleue. J'ai cru que tu étais morte, quand je t'ai vu allongée sur le sol; dis je la gorge nouée et le visage en larmes. J'ai eu tort de provoquer tout ça, j'aurais dû la laisser te le dire elle même, en temps voulu et...

- Tu as bien fait tu peux me croire. Je serais restée dans l'ignorance encore longtemps, et en guerre inutilement avec... mon père...; répondit elle.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant