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    Le soleil était déjà bien levé lorsque je sortis de mon profond sommeil. Je veillai à bien fermer mon peignoir avant d'aller dans le dressing. C'est avec grande surprise, que je découvrai la pièce vide sans un Amir. Lorsque je revins dans la chambre, je trouvai un plateau de fruits, ainsi que mon petit déjeuner. Je l'avalai entièrement, puis je pris ma douche.
Je sortis de la chambre avec mon plateau pour le ramener à la cuisine ; là je trouvai une dame ronde qui était aux fourneaux.

- Bonjour ; commençai je.

- Buenos día Señorita, soy Gloria la gouvernante ; répondit elle de son accent très prononcé.

- Encantada Gloria; essayai je à mon tour.

- Tou parle espagnol ?

- Juste un peu. Où est Amir?

- Señor Amir est sorti très tôt ce matin, su hermana ( sa sœur ) Élodia n'a pas dormi ici. Señor vous permet d'utiliser l'une de ses voitures et vous laisse su carta oro ( sa carte dorée ).

Après son debrief, elle me remet une carte bancaire dorée et m'indique le chemin vers le garage souterrain. Alors que j'ai choisi la Mustang sombre métallique, elle ouvre la porte du garage pour me laisser sortir.

Il m'a fallu trois heures et un médiocre espagnol, pour enfin réussir à me rendre dans le centre ville. Il y avait une rue pour des boutiques de grandes marques, je me garai devant la devanture de Channel.
En entrant dans le magasin, je reçus un message photo, cliché où apparaissait Amir accompagné de deux demoiselles, bien sûr il y'a eu des contacts buccaux. Une rage qui m'était inconnue me remplit aussitôt. Comment peut-on se comporter de la sorte ?! La veille tu m'embrasses et le lendemain tu fais pareil avec d'autres ! Je ressortis immédiatement de l'enceinte pour rouler pendant une bonne heure, avant de m'arrêter dans un café.
Je sirotais paresseusement mon cocktail à la mangue, depuis plus de trente minutes et je n'avais cessé de guetter un possible appel de Amir.

- Je savais que je connaissais cette belle chevelure, je peux m'asseoir?

- Mais bien sur Marcela. Que faîtes vous là toute seule ? ; lui répondis je.

- Mais je suis chez moi mon enfant. La question c'est que fais tu là, sans ton fiancé ?

- Ehm... J'ai voulu sortir prendre l'air, un peu seule ; mentis je.

- Ce ne serait pas plutôt que tu ne sais où te mettre parce que toute cette histoire avec Amir c'est du fake!; souria-t-elle.

Je me figeai sur mon siège à l'entente de cette phrase. Était ce un piège, ou alors me tendait elle une perche pour mieux cerner Amir. J'étais dans une impasse, lui dire la vérité ou protéger mon pacte.

- Tu n'as pas besoin de cogiter ainsi Anna-Louisa, je connais Amir comme si je l'avais fait et je sais que mon fils n'est pas l'homme d'une femme... Ou ne l'est pas encore ; me rassura-t-elle. Où en es-tu toi?

- Eh bien, même si je ne le veux pas, je dois admettre que mon cœur commence à rejoindre le jeu ; avouai je timidement. Et les clichés que j'ai reçu, ne font que piétiner mon cœur et ma dignité.

- Ce n'est que normal ma belle. Nous sommes à Buenos-Aires, le cimetière de toutes ses relations depuis qu'il a l'âge de fourrer sa langue dans une bouche de fille ! ; se moqua-t-elle.

Je ne pus que la rejoindre, tant son rire était contagieux.

- Si tu veux mon avis, tu es dix mille fois mieux que toutes les putas que mon fils a connu. Et il serait temps que je le case, prête pour une virée shopping ?

- Mais Marcela, je ne pense pas que Amir cautionne que je dépense autant ; répliquai je.

- Mais qui t'as dit que les Santiago regardent la dépense. Si ce n'est que ce point, sache ma chère, que tu es tombée sur la bonne famille.

Après avoir sollicité les services de son styliste Diego, qui se chargea de me choisir une tenue pour le barbecue qui avait lieu ce soir. Il s'agissait d'une robe, décolletée et qui marquait la taille, et était évasée de couleur beige. Je me fis lisser les cheveux et je me fis maquiller légèrement. Au sortir de l'enceinte de Diego, j'étais rayonnante et une toute autre personne.
Nous nous attardâmes encore une heure ou deux, juste pour le plaisir de dépenser comme le répétait Marcela. Nous sommes arrivées aux environs de 20 heures, lorsque nous sommes entrées dans la maison, elle grouillait déjà de monde, on partait des sexagénaires, à quasiment l'adolescence. Marcela s'offrit le plaisir de me présenter à plusieurs personnes, et je n'avais toujours pas vu Amir. Après avoir réussi à m'éclipser, je me dirigeai vers la terrasse où se déroulait la grillade des côtes de boeuf; en balayant le lieu du regard, je reconnus très vite la chevelure et le corps de Amir collé à celui d'une blonde refaite de la tête aux pieds. Comme si ça ne suffisait pas, il a fallu qu'elle se jette sur lui pour l'embrasser, et lui de ne pas la repousser. Je fus heurtée par l'un des serveurs qui renversa son plateau de champagne sur le parquet, attirant le regard des quelques personnes présentes au moment de la scène, y compris celui de Amir. Il croisa mon regard quelques secondes, avant que je ne retourne à vive allure dans la maison.
Dans le couloir qui menait au séjour, je croisai Javier qui stoppa ma course.

- Hep Ann-Louise, pourquoi tu cours, tu pourrais te faire mal avec tes chaussures.

- Merci Javier, mais je suis pressée, je dois...

- J'en connais un qui sera ravi de te voir. À ce propos, je crois que Amir te cherche... Ah le voilà, je vous laisse.

Il s'éclipsa derrière moi, et je n'eus même pas besoin de me retourner pour savoir que Amir me détaillait de la tête aux pieds.

- Où tu vas comme ça ? ; me demanda-t-il.

- À toi de me le dire Amir. Au fait vous faites un parfait couple. Je passe pour quoi moi, quand tu te permets d'embrasser n'importe qui de la sorte! Imagine si ta grand mère t'avait surpris ; rétorquai-je.

- Mais elle ne m'a pas surpris , et puis c'est elle qui s'est jetée sur moi ; répondit il fièrement.

- Tu sais quoi, je rentre j'en ai assez de toi.

      Je me retournai pour partir.

- J'essaie de te suivre, je n'y arrive. C'est quoi ton problème maintenant ? ; s'exaspéra-t-il.

- Mon problème, c'est que tu m'embrasses la veille, et le lendemain tu disparais toute la journée et je te retrouve avec... Laisse tomber.

- Tu parles mais je n'y comprend rien, j'y peux rien si tu es...

- Jalouse ? Oui Amir, je le suis et tu peux pas savoir à quel point cette indifférence me gave ! Pauvre débile ! ; lachai je d'une traite avant de m'enfuir cette fois, plus rien n'allait me stopper.
Au moment où je me réfugiai dans l'habitacle de la voiture, je dus me faire violence pour ne pas pleurer. Et bien sûr les paroles de Gina, s'invitèrent à mon chagrin alors que je faisais la manœuvre pour partir " Tu sais, entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas..." Ma Gina avait foutrement raison, et mes actuelles larmes ne pouvaient que le confirmer.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant