15.

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       Mary arborait une robe rouge en soie, sans manches et droite qui venait souligner ses formes parfaitement dessinées. C'était difficile à croire qu'à cinquante ans, on pouvait garder de telles formes et rester aussi belle. Sa bouche mince, était colorée d'un rose clair, pour le reste, elle s'était contenté d'un maquillage naturel. Son mari quant à lui, se tenait droit comme un militaire, ses cheveux teints en argent faisait ressortir le gris de ses yeux. Il était resté aussi solide que dans mes souvenirs, à le voir on ne lui donnait pas la cinquantaine et pourtant il en avait plus, soit cinquante-cinq pour être précise.
   Ils nous accueillirent avec un grand sourire.

- Waouh Ann-Louise, vous avez réussi à mettre en rogne tous ces gens ; commença Jim lorsque nous arrivions à leur hauteur.

- Croyez-moi j'en suis gênée, il se trouve que ma maladresse nous a forcé à rester à l'intérieur ; répondis-je.

- Ne t'inquiètes pas ma belle. Est-ce vous le fameux Amir Santiago ? ; demanda Mary à l'endroit de celui-ci.

- En effet, enchanté Mme Kingsley ; dit-il en lui donnant un baisemain ; Monsieur vous avez une magnifique femme ; ajouta-t-il en serrant la main de Jim.

- Qu'est-ce-qu'il est charmant ; lança-t-elle visiblement flattée par ses commentaires.

- Je vous en prie, votre fiancée est particulièrement ravissante ce soir également ; ajouta Jim.

- Je vous remercie Jim ; répondis-je.

- Allez y donc, ne les faites pas attendre une seconde fois. On vous retrouve plus tard ; intervînt Mary enjouée par cette situation qui était sur le point de se reproduire.

     Nous les laissâmes et entrâmes dans la maison, un grand escalier sur la droite menait à l'étage. Nous suivîmes quelques invités qui nous avaient devancé jusqu'à la salle de bal où flottait un air de piano. Elle était pleine, quand nous entrâmes la plupart des regards s'immobilisèrent sur nous, et majoritairement ceux des femmes, qui ne cachaient pas l'intérêt qu'elles portaient à celui qui est censé être mon fiancé. Nous avançâmes doucement vers une baie vitrée, où nous restâmes près des plateaux d'amuse-gueules -- la place idéale. Un serveur passa et Amir saisit à son passage deux coupes de champagne.

- Tu as marqué des points avec Mary ; commençai-je en prenant une gorgée de mon verre.

- Ouais elle n'est pas mal ; répliqua-t-il.

- T'es fou! Elle pourrait être ta mère.

- Peut-être, mais ce n'est pas le cas, et c'est elle qui m'a fait du "rentre-dedans".

- J'y crois pas t'es un gros débile.

- Et toi, tu serais pas jalouse ? ; rétorqua-t-il d'un ton enjoué.

- C'est ça rêves toujours, autant mourir ; répliquai-je en levant les yeux au ciel.

    Je portai mon verre à mes lèvres, et j'en profitai pour épier la pièce. Il y avait tellement de gens -- et ce n'était que pour le dîner de fiançailles -- cela en disait long sur la côte des Kingsley. Je surpris donc Amir entrain de m'observer pour la énième fois de la soirée.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? ; lui demandai-je sèchement.

- Pour rien, tu y vois un inconvénient ; dit-il en levant un sourcil provocateur.

     Je levai les yeux au ciel encore une fois en signe d'agacement et c'est là que j'aperçus ma mère venir à notre rencontre. J'avoue que les révélations dont m'avait fait part mon père, m'étaient restées en travers de la gorge, et immédiatement mon humeur se changea en agacement.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant