XXIV.

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     Amir et moi avions essayé de faire le moins de bruits possibles depuis le salon jusqu'à ma chambre. Enfermés à double tour dans celle-ci, nous avancions l'un vers l'autre tel un balai de tango. Il se débarrassa de sa veste avant de venir enrouler ses bras autour de ma taille. Emportés dans un baiser fougueux, nous nous débarrassions aussi vite que possible de nos derniers vêtements. Sans crier gare, je nous fis basculer sur le lit et je commençai à frotter mon intimité, contre le sexe dur de Amir. Il ne me quittait pas des yeux, admiratif de la scène s'offrant à lui. Je me penchai pour l'embrasser, c'est à cet instant qu'il enleva ma culotte, seul tissu qui jusqu'alors se mettait entre nous. Il me fit rouler et se retrouva au dessus de moi. Sa bouche fievreuse parcourut mon corps, de ma clavicule jusqu'à mon clitoris. Il ne tarda d'ailleurs pas à en refaire la découverte. Il prenait tout sur son passage, me poussant à chaque coup de langue vers le summum du plaisir. Je m'aggripai sur les draps, me réprimant de hurler de plaisir. Au moment où j'atteignais l'orgasme, il s'arrêta et remonta m'embrasser. Tout en continuant de m'embrasser, je sentis son membre dur se glisser doucement en moi. Il vérifia que je n'avais guère mal et attendit mon approbation avant de se mettre à bouger. D'abord lentement. Puis ses coups se firent plus rapides et plus pressants. Je m'accrochai à ses épaules, en laissant au passage quelques griffures. Nous ne tardâmes pas à atteindre l'orgasme ensemble, à l'unisson.

     Amir resta affalé sur moi quelques minutes, déposant des baisers dans mon cou. Doucement, il se retira puis s'étala à mes côtés. Nous regardions le plafond. Personne n'osait parler. Au bout d'un moment, il prit la parole.

- Ce que tu as dit tout à l'heure... Ce n'était pas pour me mettre dans ton lit j'espère ?; lâcha-t-il en fixant toujours le plafond.

    Je me retournai vers lui et je laissai ma main se balader sur son torse encore en sueur.

- Je suis tentée de dire oui parce que d'une part c'est vrai. Mais j'étais sincère tout à l'heure.

     Il prit ma main et la porta à ses lèvres, puis il se tourna vers moi. Nous restâmes là à nous regarder.

- Alors, on reprend tout depuis le début ?; demanda-t-il doucement.

- Si tu es d'accord ; souris je.

- Rien ne me ferait plus plaisir.

    Il s'approcha de moi et m'embrassa. Un baiser plein d'émotions, et de douceur. Un baiser qui peu à peu réveilla de nouveau le désir en nous. Ce désir que nous avions combattu depuis presque deux mois, que dis je? Depuis cinq ans. Cinq longues années, sans lui. Ce soir, nous étions décidés, aussi bien lui comme moi, à assouvir ce désir qui fut longtemps reprimé. Je fus une nouvelle fois comblée, encore et encore par Amir jusqu'au bout de la nuit.

   
     
      Ce matin, fut le meilleur des réveils depuis plusieurs années. En plus des rayons de soleil qui entraient dans la chambre, je me réveillais aux côtés de Amir. Comme autrefois. Il n'avait pas disparu comme je le craignais en m'endormant la veille. Il était bel et bien là. Son bras était toujours autour de ma taille, et je sentais son souffle dans mon cou. Je voulus rester ainsi toute la journée avec lui, mais il fallait que j'emmène Karly à l'école. Je me retournai donc vers lui, et doucement je passai ma main dans ses cheveux en bataille. Timidement, il ouvrit les yeux.

- Alors je ne rêvais pas, j'ai bel et bien passé la nuit avec toi; sourit-il.

- Oui, et maintenant c'est l'heure de sortir de ton rêve. Je dois emmener Karly à son école dans moins d'une heure.

- Tu es sûre que ton garde de corps super furaxe ne peut pas s'en charger, reste encore un peu ; essaya-t-il en se lovant au creux de ma poitrine.

- Bien tenté Santiago, mais je ne suis plus toute seule vois-tu. Et j'ai des obligations, dont je dois m'en charger si je veux que Karly porte enfin mon nom.

     Je me dégageai aisément de sa prise et je descendis du lit pour enfiler mon peignoir.

- Très bien, tu vas prendre combien de temps sous la douche ?

- J'en sais rien, 20 minutes parce que je suis déjà en retard.

     Il quitta à son tour le lit et s'approcha de moi, tel un prédateur.

- Tu prendras deux fois moins de temps si je t'aide à prendre ton bain; dit il avant de s'emparer de mes lèvres.

- Compromis très tentant, je suis pour; chuchotai je entre deux baisers.

   Sans attendre plus longtemps il me poussa vers la douche.

     Après le bain j'enfilai aussi vite une robe chemise, tout en essayant de repousser Amir qui tenta à plusieurs reprises de me faire l'amour; et Dieu seul sait à quel point il m'a été difficile de le tenir à l'écart. Lorsque je réussis enfin à mettre mes baskets, je lui fis un rapide baiser avant de lui demander d'attendre que je sois partie avec Karly avant de descendre. Ce qui renfrogna sa mine, mais je savais qu'il ne bouderait pas longtemps. J'arrivai au pas de course à la cuisine où je trouvai Julianne en train de ranger le déjeuner de Karly dans son sac.

- Nuit agitée ?; me taquina-t-elle.

- Vos commentaires je m'en passerais Julianne, et Karly ?; répondis-je en prenant un biscuit.

- Dehors, elle attend que Jim fasse avancer la voiture.

- Parfait, allons-y.

      Je sortis et je trouvai Karly en train de tourner autour de la voiture de Amir. On avait tous les deux oublier de laisser la clé à portée de main d'un des gardes afin qu'il la gare au garage.

- Bonjour mon amour ; dis je en la rejoignant.

- Maman !; dit elle en se jetant dans mes bras. Tu as acheté une nouvelle voiture ?

- Non Karly... C'est la mienne.

       Amir venait d'apparaître dans la cour, dans ses vêtements de la veille. J'étais gênée et embarrassée, parce que je ne savais pas comment expliquer la situation à ma fille.

- Maman, c'est l'ami de Nate, Amir ; sourit elle.

- Oui mon amour c'est lui, et pourtant tu ne devais pas le voir ; ajoutai je à l'endroit de Amir.

      Karly n'entendit pas cette dernière phrase et se rapprocha de Amir, elle arrêta un des pieds de son pantalon et leva la tête vers lui.

- Toi aussi tu m'accompagnes à l'école avec ta voiture rouge ?; demanda-t-elle curieuse.

    Il se baissa à sa hauteur avant de lui caresser les cheveux.

- No mi princessa, pas aujourd'hui. Mais très prochainement j'espère ; sourit-il.

       Je souris à mon tour devant cette scène. Amir venait une nouvelle fois de me confirmer indirectement son envie de faire partie de ma vie, et par la même occasion de celle de Karly. Il déposa un baiser sur son front, se releva pour me donner le mien sur la joue avant de monter dans son bolide, qui l'éloigna de la maison en vrombissant.
Presque aussi tôt, la Audi noire se gara à notre niveau, Karly et moi montâmes à l'arrière tandis que Julianne rejoignit Jim à l'avant. C'était la première fois que je me sentais aussi sereine et légère. Savoir que Amir était à mes côtés et qu'il envisageait d'y rester aussi longtemps que possible me remplissait de bonheur. Je n'avais qu'une hâte, vivre cette expérience pleinement. Vivre chaque instant comme s'il s'agissait du dernier. La tournure de notre histoire semblait meilleure que celle d'y a cinq ans, et rien ne viendrait perturber cette fois notre amour.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant