XXVI.

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    Point de vue de Amir.

     Une demie heure plus tard, alors que je suivais le match de football sur l'écran du bar, je reçus une claque sur la tête. Et la seule personne qui avait le culot de le faire c'est Élodia. Elle se glissa sur le tabouret à côté de moi.

- On boude dans son coin?

- On suit un match de son club c'est tout ; répondis je en prenant une gorgée de bière.

- Que pasa?

- À toi de me le dire, je t'avais expressément demandé de ne pas permettre qu'il soit là. Mais tu n'en as fait qu'à ta tête ; lui dis je la voix pleine de reproches.

- Parce que tu crois que ça me fait plaisir de le voir ?; rétorqua-t-elle. Au cas où tu n'aurais pas remarqué, Abuela a la santé fragile et à chaque respiration elle croit qu'elle va mourir. Tu aurais fait quoi à ma place ? Lui tenir tête ?

     Je me tus face à cette réponse, Élodia n'avait pas tord. Abuela répétait sans arrêt  qu'elle vivait ses derniers instants, pourtant les médecins étaient optimistes après son arrêt cardiaque, elle n'avait d'ailleurs pas eu de séquelles importantes. Cette rencontre s'était tenue parce qu'elle voulait tous nous voir. Malgré toutes ces bonnes raisons, je n'arrivais pas à me sortir les horreurs qu'il m'avait fait subir plus jeune ; mais c'était encore supportable je m'y étais habitué avec le temps. C'est surtout sa tentative de faire du mal à Ann-Louise qui me mettait hors de moi.

- Je sais parfaitement ce que tu ressens Amir, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine de gâcher cette journée avec Abuela à cause de lui?; dit-elle en passant une main dans mes cheveux.

- J'ai promis à Ann-Louise qu'il ne serait pas là; chuchotai je.

- Tu n'as qu'à faire comme si il ne l'est pas et te concentrer sur l'essentiel, c'est à dire ta fille. Qui d'ailleurs est une vraie pile électrique ; sourit-elle.

    Je ne pus m'empêcher de sourire en entendant ce commentaire. Je ne me fis pas prier plus longtemps et je rejoignis Karly qui jouait au cerf-volant avec Giovanni. Lorsqu'il me vit il se débarrassa du sien, et s'empressa de rejoindre à nouveau la table où les autres étaient retournés.

- Le mien il est plus rapide, tout le monde le sait ; commenta Karly en manéant habilement son cerf-volant.

- Bien sûr Karlita, tu es la meilleure.

     Elle commença à s'éloigner avec le sien et je laissai le mien pour mieux la surveiller. Je ne voulais pas la perdre de vue, sinon c'était mon arrêt de mort que je signais. Au bout d'un moment, elle se lassa et revint vers moi. Le soleil commençait à se coucher et je voulais rejoindre au plus vite Ann-Louise. Alors que Karly jouait avec mes cheveux, mon géniteur s'approcha de nous. Depuis son arrivée je voulais lui rentrer mon poing dans la face, et j'avais réussi à me retenir jusqu'à maintenant. Mais s'il venait à avoir un certain écart je ne répondrai de rien.

- Bonsoir jeune fille, comment t'appelles tu? ; demanda-t-il à l'attention de Karly.

    Karly qui était déjà partie pour lui répondre fut interrompue par moi.

- Ça ne te regarde pas, reste loin de nous ; lui dis-je en le foudroyant du regard.

- D'accord mais accorde moi juste quelques mi...

- Je ne vais rien t'accorder du tout, barre toi d'ici.

    Je commençais déjà à m'énerver et je ne contrôlais plus du tout mon langage. Karly qui était dans mes bras resta silencieuse face à mon changement d'humeur. Et Dieu merci, Élodia se précipita pour venir la chercher. C'était une bénédiction pour moi, je pourrais enfin avoir les mains libres et le frapper à volonté si l'envie se manifestait à nouveau.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant