XXXIV.

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       Je n'avais toujours pas réussi à joindre Amir depuis deux jours, délai qu'il m'avait laissé pour mettre Nate au courant de la grossesse que portait Malia. Ce que j'avais fait, du moins Malia m'avait certifié avoir invité Nate chez elle la veille et qu'ils avaient eu à converser sur la marche à suivre. Elle ne m'avait pas donné tous les détails et était restée très vague sur ce qui avait été dit.
      Assise dans mon bureau, je lançai un autre appel à Amir mais cette fois à son bureau. J'essayai de programmer avec son assistante un déjeuner -- vu qu'il était d'après elle, à une conférence de presse -- mais elle ne m'accorda pas de traineau, prétextant que son agenda était bien trop rempli. Non mais depuis quand je devais prendre un rendez-vous pour le voir ?! Amir par son attitude, ne faisait que repousser l'échéance du moment où je lui annoncerais qu'il sera père sans s'en rendre compte. D'ailleurs, cette fatigue ne me quittait plus depuis deux jours, et la faute était totalement mienne. Je continuais de sauter les repas, malgré les continuels rappels de Gina et Julianne. Je n'avais pas d'appétit avec ce stress qui m'accablait jour et nuit. Amir ne savait toujours pas qu'il était père, et mon fils quant à lui continuait de grandir en mon sein. Je m'adossai un instant, tout en caressant mon ventre qui bizarrement commençait déjà à s'arrondir. Je fermai les yeux un instant juste pour souffler. Le silence de la pièce fut interrompu par mon frère qui venait d'entrer avec fracas dans mon bureau. Je sursautai de surprise et me redressai sur mon siège.

- Putain tu pourrais frapper !; me plaignis je en essayant de ralentir mes battements affolés.

- Et toi ça t'arrive de te mêler de tes affaires ? Comment as-tu pu me cacher que Malia est enceinte de moi?; hurla-t-il en se rapprochant du bureau.

      Je soufflai un bon coup. Je ne devais pas me mettre dans le même état que lui. Pense à ton enfant. Nate avait bien de la chance que je sois enceinte moi aussi, sinon j'aurais vite fait de le remettre à sa place. Même s'il avait raison ce n'était pas une manière de me parler, et qui plus est dans ma propre entreprise. En plus, je crois que Malia lui a déjà tout expliqué alors cette réaction était selon moi exagérée.

- Si cette information se retrouve dans un magazine people, tu ne m'en tiendras pas pour responsable parce que tu viens de l'annoncer à la majorité des personnes célèbres de cette ville ; dis-je calmement en allant fermer la porte qu'il avait laissé ouverte.

- Mais je me fiche pas mal qu'ils le sachent, mon problème il est avec toi ; répliqua-t-il.

- C'est justement la raison pour laquelle Malia ne voulait pas que j'en parle ; dis-je agacée en levant les bras au ciel. Et puis je ne comprends pas pourquoi tu en fais des caisses, vous avez déjà eu à en parler hier il me semble, alors merci de...

- À en parler ? Tu déconnes j'espère ; se moqua-t-il avec ironie.

- Je te demande pardon ?; demandai je le regard plein d'interrogations.

- Oui tu devrais Ann-Louise. Franchement, tu crois que c'est à elle que je dois cette information ? Si Amir ne me l'avait pas dit j'aurais juste pensé qu'elle n'en avait plus rien à faire de moi; dit-il en donnant un coup de pied sur la déchiqueteuse.

  
       C'est Amir qui lui avait donné cette information ? Alors Malia m'avait menti. Je ne prêtai pas attention aux dégâts qu'il venait de faire et je retournai derrière mon bureau pour prendre mon portable. Alors que je composai le numéro de Julianne, Nate continuait sa tirade de frustré.

- Et dire que nous sommes du même sang, tu as préféré lui donner ta loyauté ! Mais nous n'en resterons pas là, je veux savoir où elle se trouve ; dit-il fermement.

- Tu vas la fermer deux secondes! au cas où tu n'aurais pas remarqué j'essaie de la localiser alors boucle la bordel; hurlai je alors que Julianne décrochait à mon appel.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant