XXXV.

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    Point de vue de Amir.

 
        Ann-Louise venait de perdre connaissance entre mes bras. Elle semblait plus pâle que d'habitude, remarquai je lorsque je la levai du sol en direction de la maison. J'essayai de maîtriser la panique qui me gagnait en la voyant dans cet état. Inerte. Morte d'apparence. Pas elle. Pensai je en entrant dans le salon, d'où je criai des ordres en espagnol. Je ne cherchai pas à savoir si quelqu'un m'avait écouté et je montai avec elle dans notre chambre, et je l'allongeai sur le lit.

- ¿Que pasa hermano?

      Siméon venait d'entrer dans la pièce, il avait certainement vu la scène depuis leur appartement. Je ne voulais pas qu'on me demande ce qui s'était passé, je veux un médecin.

- Appelle le médecin tout de suite, s'il le faut tu vas le chercher chez lui; hurlai je en allant chercher de l'alcool dans la salle de bain.

       Je ne savais même pas ce que je faisais, ni ce que j'aurais dû faire. Mais à plusieurs reprises j'avais vu Abuela se servir de l'alcool pour faire reprendre connaissance à quelqu'un. Après avoir saccagé l'armoire à pharmacie, je finis enfin par trouver l'alcool. Je revins dans la chambre et je trouvai que Abuela avait pris place à son chevet.

- Abuela, tu aurais dû rester avec Karlita ; dis-je en versant quelques gouttes sur un bout de tissu.

- No es una buena idea; dit-elle en me stoppant alors que je m'approchais de Ann-Louise.

      Je la regardai incrédule. Comment pouvait elle penser que j'allais laisser Ann-Louise dans cet état. Et puis elle m'a toujours conseillé de le faire, surtout dans une telle situation.

- On devrait attendre le médecin, Siméon est allé le chercher ; dit-elle calmement.

- Abuela ! Mais... Tu m'as toujours dit...

- Je sais ce que je t'ai dit Amir, mais cette fois on va attendre.

       Je me retournai et hurlai un juron -- en espérant que Karly qui était dans sa chambre ne l'ai pas entendu -- avant d'aller dans la salle de bain ranger le désordre que j'avais mis. Je ne voulais pas rester une minute de plus en la voyant dans cet état, ce n'était pas comme si elle dormait, elle s'était évanouie. Certes beaucoup de choses, peut-être même banales justifieraient cela mais je ne pouvais m'empêcher de me dire que sa vie était probablement en danger et je devais rester à la regarder.

  
    Un quart d'heure plus tard, le médecin avait fini d'examiner Ann-Louise mais il avait toujours la mine grave. Abuela était descendue en cuisine préparer un repas à Ann-Louise sur les ordres du médecin. Elle m'avait fait une peur bleue, parce qu'elle avait encore sauté des repas, comme à son habitude. Elle reçut quelques injections, et elle retrouva peu à peu des couleurs mais ne s'était toujours pas réveillée.
   Le médecin se leva du siège qui avait été installé pour lui près du lit.

- Elle ne devrait pas tarder à se réveiller, les vitamines qu'elle a reçu devraient le lui permettre. Mademoiselle Parker devra impérativement manger à son réveil.

- Merci Docteur ; dis-je en lui serrant la main.

- Autre chose Monsieur Santiago, veillez à ce que cela ne se reproduise plus, sinon elle finira pas perdre l'enfant ; ajouta-t-il.

    Je crus défaillir en entendant ces paroles. Perdre l'enfant ? Je le dévisageai avant de tarder un regard sur Ann-Louise, comme si elle était éveillée pour répondre à mes questions.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant