De la comédie Au réel...

XXXIII.

    En entendant ces paroles, mon cœur s'affola. "Le bébé !" ai je pensé alors que je sortais du hall pour rejoindre ma voiture. Jim n'était pas à portée de vue, il devait faire les alentours pour vérifier que tout est normal. Je composai son numéro sur mon portable, les mains tremblantes. Il était injoignable. Le stress me gagna très vite et je ne réfléchissais plus normalement, la seule chose que j'arrivais à garder en tête était que Amir ne me suive pas. J'empruntai un taxi en direction de la clinique dans laquelle nous suivions nos grossesses Malia et moi. La fatigue que j'avais ressentis quelques minutes plus tôt revint me fouetter. Je dois avaler quelque chose. Le chauffeur m'aida à descendre de son véhicule après 45 minutes de route -- sans bouchon heureusement -- et je montai aussi rapidement que me le permettaient mes talons hauts les marches de la clinique en direction des urgences. "Le bébé !". Cette inquiétude ne me quittait pas, surtout en sachant que Malia rêvait réellement de donner naissance à cet enfant. Elle suivait toutes les consignes du médecin, elle avait même mis ses études entre parenthèses pour vivre pleinement sa grossesse. Elle serait détruite si elle venait à le perdre.

   J'apperçus Julianne près de la réception entrain de poser des questions à l'infirmière derrière le comptoir, je m'approchai d'elle et elle sembla se détendre quelque peu en me voyant.

- Que s'est-il passé ?; lui demandai je.

- Mlle McThurns a fait une chute dans l'escalier. J'ai entendu un grand bruit, et quand je suis arrivée elle était inconsciente ; m'expliqua-t-elle.

- Mais enfin comment est-ce que c'est arrivé ?

- Je ne saurais vous dire Mlle Parker, il semblerait qu'elle ait raté une marche en allant faire sa lessive.

    Elle n'avait qu'un mois de grossesse, elle pouvait perdre l'enfant. Je me tournai vers l'infirmière, pour avoir plus d'informations sur la situation.

- Calmez vous Mlle, un médecin viendra vous voir ; dit-elle calmement.

- Mais enfin, pourquoi avez vous la manie de jouer avec la patience des gens dans ces foutus hôpit...

     Je me sentis perdre mes forces, et les bras de Julianne ne tardèrent pas à me soutenir. Elle m'aida à m'asseoir sur un des sièges de la salle d'attente pendant que l'infirmière venait m'examiner. Elle conseilla à Julianne de me trouver un aliment consistant et un jus de fruits. Elle s'executa.

- Calmez vous Mlle, votre sœur est entre de bonnes mains. Il n'est pas idéal de se comporter ainsi pour quelqu'un de votre condition.

     Je capitulai, de toutes façons j'étais trop fatiguée pour répondre à quoique ce soit. Elle m'affirma encore que le médecin ne tarderait pas avant de retourner à ses occupations.
     J'adossai ma tête sur le mur froid derrière moi. "Le bébé..." . La seule bonne chose -- si je puis dire ainsi -- c'est que Julianne n'a pas relevé de saignements quand elle a trouvé Malia. C'était probablement un bon signe... Enfin j'espère, je n'étais pas expert dans le domaine médicinale mais de ce que j'ai pu voir dans les films, en général c'est bon signe. Julianne revint me trouver avec un burger et un jus d'orange, je lançai une mine dégoûtée au burger et pris de longues gorgées du jus.

- Mlle Parker, il faut que vous sachiez que...

- Ann-Louise.

      La voix de Amir retentit dans le couloir. M'avait il suivi? Il avait la mine inquiète en s'approchant de moi, probablement due au fait que je sois littéralement faible et pâle. Je levai vers lui des yeux fatigués alors qu'il prenait place à côté de moi. Julianne s'éloigna de nous, nous laissant de l'intimité.

- Qu'est-ce que tu fais là Amir, je t'avais demandé de rester avec Karly ?; dis-je en prenant une autre gorgée de ma boisson.

- Et te laisser te balader dans New-York sans la moindre once d'énergie ? Jamás mi amor. Que t'arrive-t-il à la fin ?