IV.

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      Après le discours de mon père, il descend rapidement pour venir me serrer dans ses bras. Je suis ravie d'être là ce soir, voir que je leur ai terriblement manqué. Béatrice a coulé quelques larmes, et mon père est tout ému. Depuis quelques années nous n'avons discuté que par Skype, lorsque nous trouvions un peu de temps libre dans nos agendas chargés. Il me regarda de toute ma hauteur.

- Je n'en reviens pas que tu sois là Poussin. Tu es magnifique ma fille. Pourquoi tu n'as pas appelé?; demanda-t-il.

- J'ai préféré vous surprendre. Toi aussi tu es très beau. Tu n'as pas pris une seule ride; souris je.

- C'est grâce à Béatrice, elle s'occupe bien de ton vieux père; dit il en embrassant son épouse.

- Où sont les autres?; demandai je en me rendant compte que beaucoup manquaient à l'appel.

- Nate ne doit pas être bien loin, de même que Rose, elle va bien mieux. Bella et Irène sont à un défilé en Australie, c'est son agent. Tiens voilà tes frères; répliqua Béatrice.

    Je me tournai pour voir mon petit frère et ma sœur nous rejoindre. Nate était devenu un vrai monsieur, sa pratique du basket ne lui avait apporté que du bien. En cinq ans, mon frère avait atteint 1m94, son corps musclé, et sa barbe généreuse, lui donnaient bien plus que 21 ans. Il plaqua doucement ma tête sur son torse pour me faire un câlin. Puis c'était au tour de Jordan. La trentaine l'embellissait très bien. Elle était à tomber dans sa robe bleu nuit, malgré ses 35 ans, elle restait toujours aussi jeune. Elle insista pour prendre une photo de groupe de son appareil photo. Après quelques flashes, elle me serra dans ses bras. Ce contact me rappela ce par quoi ma sœur était passée juste avant mon départ. Elle était là, en vie et en bonne santé. Elle va bien mieux. Cet accident lui a laissé des marques sur son poignée gauche, en le regardant elle doit s'en souvenir chaque jour.

- Je suis contente de te voir Poussin ; me souffla-t-elle.

- Moi également Jordan.

- Chéri, tu te rappelles que Karl Jackson est là ce soir, c'est l'occasion de lui parler de ce partenariat; rappela Béatrice à mon père.

- Mais il peut très bien attendre non, on a pas vu Annie depuis tellement longtemps; dit il en me prenant une nouvelle fois dans ses bras.

- Je ne vais pas disparaître papa, tu peux y aller.

   Ma supplique eut pour résultat de l'atteindre, et il rejoint les autres invités. Nate aussi retourna vers ses amis, et Gina alla se chercher un verre. Il ne restait plus que Jordan et moi. Nous nous regardâmes un moment, sans échanger le moindre mot. De tous, c'est certainement elle qui m'a le plus manqué. Je l'ai laissé dans un piteux état, et aujourd'hui elle allait bien mieux. J'étais ravie. Elle me proposa de poser pour le magazine pour lequel elle bossait à temps partiel et j'acceptai.
Après quelques clichés, elle s'approcha pour me les montrer.

- Tu es si belle Poussin, je suis vraiment contente de te voir. New-York n'est pas pareil sans toi.

- Tu ne peux pas savoir à quel point, je suis heureuse de te savoir en bonne santé Jordan. Racontes moi tout.

- Eh bien, j'ai continué les thérapies avec le Dr Walter. J'ai commencé un traitement dans une clinique privée à San Francisco il y a 3 ans. Je suis photographe professionnel, et à temps partiel je travaille pour Golden Globe. En ce qui concerne Irène, ça fait seulement 1 an et demie qu'on a repris contact.

- Tu t'es installée avec papa?

- Non, bon j'y ai passé un an ensuite j'ai trouvé un appartement près de mon atelier. Je vais bien Ann-Louise. Et Béatrice passe tous les soirs chez moi pour voir comment je vais. Et ce depuis 5 ans. Un vrai pot de colle.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant