V.

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       Après avoir laisser Amir se justifier auprès de sa "Dulcinée" je retournai dans la grande salle me mêler aux autres invités. Je discutais avec la plupart, et la situation de WCNY revenait toujours dans la conversation. Qu'en est-il de la société ? Il paraît qu'elle va faire faillite ? Est-ce la raison de ton retour ?  J'éludais du mieux que je pouvais chacune de ces questions, et j'avais toujours une bonne excuse, ou quelqu'un pour me tirer de ces moments gênants. Celle qui vint à ma rescousse fut Gina. Alors que nous allions sur le balcon externe, je lui arrachai sa coupe de champagne, et en bus une longue gorgée.

- Eh doucement, en plus c'est mon verre ; se plaignit elle.

- J'en avais besoin. Rassure moi c'est un gala de charité, ou un bal d'hypocrites doublés de comères ?; dis je agacée.

- Euh... Laquelle te conviendrait ?

    Je la regardais, le regard interloqué. Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire, et elle me suivit dans cet élan.

- Tu vois, c'est de ça dont tu avais besoin. Et non de vider mon verre comme tu l'as fait ; dit elle en désignant son verre de la tête.

- Aah... J'en peux plus. Je suis crevée, je vais rentrer.

- Déjà ? Tes parents veulent que tu fasses un arrêt chez eux. Ils sont prêts à partir eux aussi.

- Sérieux ? Bon... puisque c'est déjà décidé...

     Nous sommes rentrées dans la salle, je laissais des aurevoirs rapidement et je sortis dans le hall de l'immeuble. Quelques minutes plus tard, ma famille me rejoignait.

  - J'en sais rien, d'après ce qui se dit ils se sont disputés ; expliquait Béatrice à mon père.

  - De quoi vous parlez ? ; lui demandai je au moment où elle arrivait à mon niveau.

  - Amir, il était censé nous rejoindre au manoir. Et tout à l'heure j'ai appris qu'il s'est disputé avec Emily, ils sont rentrés. Et personne ne sait pour quelle raison.

  - Ah mais ma chérie ce sont leurs affaires, pourquoi des tierces devraient être au courant de ce qui se passe entre eux. Et puis c'est une bonne chose, je n'avais pas très envie de le voir ce soir ; intervint mon père.

  - Vous me saouler, on y va ou pas ? J'ai la dalle moi; indiqua mon frère en passant devant nous pour aller s'installer dans la limousine qui venait de se garer à l'extérieur.

  - Surveille ton langage jeune homme ; le reprit Béatrice.

       Quand ma berline arrivait, Gina en profita pour revenir sur ce qui venait d'être dit.

  - Annie, tu n'as rien avoir avec cette dispute n'est-ce pas ?

       Je souris, alors que le voiturier me tenait la portière pour que je m'installe dans la voiture. Puis il courut installer Gina.

  - Tu ne m'as pas répondu Parker; dit elle en mettant sa ceinture.

  - Ah Gina, qu'est-ce que j'irai bien faire dans leurs affaires ? J'ai passé ma soirée à répondre à des tas de questions concernant mon boulot. Tu m'as vu n'est-ce pas ?

  - Oui, et j'ai également vu les regards que vous avez échangé en début de soirée.

  - Laisse moi te dire ma chère, que Amir Santiago ne m'intéresse pas, mais alors pas du tout. Ok? Et je n'ai rien à foutre de ce qui peut bien se passer dans sa vie. Par contre ce qui m'intéresse, c'est de savoir si tu as bel et bien programmé la réunion de demain.

  - Oui boss, à cette heure tout employé devrait avoir un mail.

  - Très bien, au moins une bonne chose de faite.

      Le reste du trajet se passa sur une note plus légère.
 

                         

       J'étais ravie d'être si bien entourée. Tout le monde ne cessa de me rappeler que j'avais été égoïste de n'avoir pas assisté à un seul des voyages de familles. On me mit au parfum des dernières nouvelles, Nate allait bientôt prendre sa licence en ingénierie informatique, de ce fait il allait pouvoir commencer à travailler dans l'entreprise de mon père. Béatrice était toujours aussi philanthrope, elle gérait plusieurs associations aux quatre coins de la terre et elle s'ingérait totalement.
    À l'approche de 11 heures, je pris congés de ma famille. J'avais fait appel à Michael pour qu'il nous ramène chacune chez elle. Ce qu'il fit, déposant d'abord Gina à son appartement, puis en me ramenant chez moi.
     En entrant, je retrouvai Malia travaillant sur son ordinateur, dans la salle à manger.

  - Tiens, mon lutin préféré. Tu t'es bien installée ?

  - Oui, cette maison est incroyable. Merci de me donner cette opportunité Ann-Louise.

  - Moi à ta place j'éviterais de me réjouir. Laisse moi te prévenir que dès à présent tu n'auras plus de seconde à toi. Des messages ?

  - Uniquement de la part de Mlle Walden... Oh à ce sujet, elle vous appelle en visio. Je vous la passe dans votre bureau.

  - Merci Mcthurns, ce sera tout pour ce soir. Soit prête pour demain à la 1ère heure.

     Je la laissai ranger le bazar que j'avais mis en me servant un verre d'eau, et me dirigeai vers mon bureau. De là je pris l'appel de Karol.

  - Mlle Walden.

  - Parker, ça devient difficile de te joindre. Que t'arrive-t-il? Te plairais tu finalement à New-York ?

  - Karol je n'ai pas la patience suffisante pour te répondre. Viens en au fait, pourquoi tu me harcèles?

  - Il n'y a rien d'anormal. Je voulais savoir si la maison te convenait. Et si tu avais déjà pris fonction.

  - Au sujet de la maison, y'a pas de doute. Tu n'aurais pas pu faire meilleur choix. Et quant à mes fonctions, t'inquiètes ça ne saurait tarder. Je préfère te prévenir, beaucoup de choses risquent d'être bouleversées ma chère amie.

  - Ne fais pas des siennes, Annie la majorité du staff fait partie de l'équipe depuis la création de l'entreprise. Et la plupart sont des amis de la famille.

  - Tu connais le dicton, on ne fait d'omelettes sans casser d'oeufs. Allez salut j'ai une grosse journée qui m'attend.

       Je n'attendis pas qu'elle réponde, je raccrochais immédiatement. Après cet appel, je me servis un verre de whisky. Aussitôt mes pensées me portèrent vers Amir. Amir Santiago. Je l'avais revu après toutes ces années. Inutile de le nier, son charme avait encore de l'effet sur moi. Comment avais je pu tenir toutes ces années sans lui, -- mes innombrables coups d'un soir y étaient pour beaucoup -- lui par contre n'avait pas dû se priver de coucher avec cette...
Mon ordinateur me signala l'arrivée d'un nouveau mail, il était de Jordan.
  " Salut Poussin, un aperçu de la soirée. Bisou."
   Je fis glisser chacun des clichés, ceux avec ma famille, seule. Je finis par le voir lui. Il était beau ce soir. Et je me rejouis de savoir que j'étais forcément la raison de cette fâcheuse dispute.
Je ne comptais pas récupérer Amir. Par contre si j'arrivais à foutre la merde dans sa vie, j'étais partante. Et ça me plaisait bien.
  Après avoir éteint mon laptop, je me faufilai dans ma chambre où je m'y endormie presque aussitôt. Le regard profond de Amir me portant vers les bras de Morphée. Demain, sera un nouveau jour.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant