Cela faisait près d'une heure que j'avais laissé un nombre incalculable de messages à Amir et j'étais restée sans nouvelles. J'essayais de me convaincre qu'il était tellement enjoué d'être entouré de sa famille qu'il n'avait pas pu jeter un œil à son portable. C'était bien une de ses qualités, il privilégiait toujours les moments familiaux et les faisait passer avant quoique ce soit. Exactement comme mon père, qui d'ailleurs n'avait pas apprécié d'apprendre que Karly passait l'après midi avec la famille de Amir plutôt qu'avec nous. Malgré le fait que je lui ai dit que Amir et moi avions pris un nouveau départ, il ne le fit pas remonter dans son estime. Il continuait à voir en lui un manipulateur, et ne se gênait pas pour me le dire. Je cessai toutes tentatives de le convaincre du contraire, pour éviter aux autres une énorme dispute. D'ailleurs lui et moi n'avions plus parler de tout le diner, laissant les autres combler notre silence commun. Nate comme à son habitude, avait signé absent une nouvelle fois pour une sortie avec ses amis. Tout ce que j'espérais, était que Malia ne se cache pas derrière ses multiples sorties avec ses amis devenues très régulières depuis qu'elle était partie de chez moi. D'ailleurs elle aussi se faisait rare, bien que ses examens soient finis depuis plus d'un mois.
Après un énième check à mon portable pour vérifier une quelconque réponse de Amir, nous entendîmes les gravillons de la cour crisser sous les roues d'une voiture. Julianne vint me confirmer l'arrivée de Amir. Vu la mine contrariée de mon père, je ne voulais plus d'une autre dispute et je lui demandai de ramener Karly à l'intérieur et de demander à Amir de nous attendre.
Elle s'exécuta rapidement et très vite, Karly nous rejoignit dans le salon en hurlant des "Hola" à tout va. Ces quelques heures au milieu du clan Santiago lui avait apparemment fait du bien. Mon père se décrispa aussitôt, lorsqu'elle vint se jeter dans ses bras. Alors qu'elle accaparait l'attention de tout le monde, je rejoignis Julianne dans le couloir.
- Et Amir ?; lui demandai je.
- M Santiago a dit avoir du travail.
- Si tard ?; demandai je surprise. Et il ne s'est pas excusé, rien du tout ?
Elle approuva par un signe de la tête. Je lui demandai également si elle avait remarqué des bleus sur lui, là encore ce fut la négation. Si Amir ne s'était pas battu lors de cette rencontre, pourquoi inventait il des excuses aussi peu convaincantes que celles là. Je me retournai vers Karly pour voir si elle avait un changement d'attitude, il n'en était rien. C'était avec joie et bonne humeur qu'elle raconta sa journée à ma famille. Elle s'était vraiment amusée, et l'état de ses vêtements le prouvait amplement.
- En tout cas, on voit que tu as voyagé à travers tous ces mets; commenta ma mère en lui souriant.
- Oui mamie, c'était tellement bon ; rajouta-t-elle en prenant soin d'étirer l'avant dernier mot.
- Ah vraiment ? Plus bon que les mets du chef Espenzi Karly ?; renchérit Béatrice.
- Bieeennn plus bon mamie.
Après un rire commun je m'approchai de nouveau du petit groupe.
- Je suis désolée de vous interrompre, mais Karly et moi devons nous lever tôt demain. Ce sera l'audience finale.
Un silence de plomb s'installa dans la pièce. Je ne m'attendais pas à cette réaction, je pensais qu'ils m'encourageraient ou mieux me rassureraient, et cette attitude ne fit qu'augmenter mon angoisse. Ma mère fut la première à aller l'embrasser, puis Bella, ensuite Jordan qui essaya de cacher les larmes qui lui montèrent aux yeux. Karly elle aussi perdit sa bonne humeur devant toutes ces mines dépitées. Au moment où elle se tourna vers mon père, qui était le seul à avoir gardé un air confiant et un grand sourire sur le visage, elle entoura ses petits bras autour de son cou.
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De la comédie Au réel...
RomanceAnn-Louise Parker, jeune femme seulement âgée de 25 ans a déjà tout pour elle, un bon travail dans lequel elle excelle, une vie considérée comme monotone et incomplète pour sa mère par le simple fait qu'elle ne soit pas mariée. Lorsqu'elle revoit un...