18.

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     Elle sembla être perdue, et mes nouvelles larmes n'arrangeaient rien. Elle me prit dans ses bras, et attendit que je me calme.

- Bon maintenant que tu es calmée, je peux savoir pourquoi tu pleures?

- Je sais pour ta maladie Jordan. Pourquoi ne m'en as tu pas parlé ?; demandai je.

- Mais enfin, je ne...

- Ne me mens pas. Maman me l'a dit.

- Écoute Poussin, je vais bien. J'ai un bon traitement et... Il n'y a pas de raisons de s'inquiéter je t'assure.

- J'aimerais être du même avis que toi. Je rentre à New-York cet après-midi, je t'appelle quand j'arrive.

     Après une rapide étreinte, je sortis des toilettes. J'aurais voulu lui dire la vérité, mais les paroles de ma mère revenaient en boucle dans ma tête. Je m'adossai un moment au mur, avant de vomir dans le pot de fleurs le plus proche, et moi qui pensais avoir tout vidé tout à l'heure. Je m'éloignai rapidement avant que je ne me fasse prendre.
     J'étais tellement fatiguée et dépassée, que je me précipitai vers le hall et je trouvai Amir regardant de tous les côtés. Il me repéra et marcha très vite, pour venir se placer devant moi.

- Où t'étais, ta mère est revenue en pleurs mais... Tu vas bien?; dit il en m'examinant.

    Le contact de sa main chaude me fit du bien. Je me donnai encore quelques secondes, avant de repousser doucement sa main.

- J'ai juste... Je veux rentrer ça va.

- Bien entendu.

      Il me tint par la taille pour me guider vers la sortie. Installée dans le véhicule, je commandai un billet en direction de New-York.
    Plus tard, mes valises étaient dans la voiture, ainsi que celles de Amir. Lui était en direction de Paris, alors que moi je l'étais pour New-York.

     Ça faisait trois jours que j'étais de retour en ville et je n'étais pas rentrée chez mon père. Après avoir encaissé la nouvelle de la maladie de ma sœur, la tromperie de mon père me revenait en face comme un boomerang. Je n'avais ni envie de les voir - mon père et Béatrice -- encore moins leurs parler... À personne même d'ailleurs, bien sûr cette chère Gina outrepassait toujours mes décisions. Elle s'était invitée chez moi, avec des parts de pizzas.

- Alors comme ça, Rosie est bipolaire ? ; intervint elle.

- Ouais, et tout ça à cause de ma mère. Bien sûr monsieur Parker n'est pas tout blanc non plus.

- Comment ça ?

- Figure toi que Irène s'est faite cocue. Mon père était déjà avec Béatrice.

- Pardon? J'y crois pas. Comment tu vas faire, comment tu te sens ? ; s'inquiéta-t-elle.

- À vrai dire, je veux juste qu'on me lâche.

    Le téléphone fixe de mon appartement se remît à sonner. Ça devait sûrement être encore mon père ou ma bonne e. Je me levai du canapé pour le débrancher.

- Tu finiras par leurs reparler hein?; demanda Gina.

- Peut-être, mais pour le moment merci de me foutre la paix.

- Dans un tout autre registre, comment avance ta petite idylle avec notre bel hispanique ? ; dit elle très souriante.

- Il n'y a pas d'idylle entre lui et moi. Comme d'habitude, tout le monde était sous son charme ; ça s'est plutôt bien passé.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant