La nuit avait été très longue pour moi, je n'avais pas beaucoup dormi d'abord à cause de cette dernière audience liée à l'adoption de Karly qui me prenait toute mon énergie. Les avocats étaient confiants, d'après eux j'avais eu un comportement exemplaire durant toute la période d'observation. Cela me rassurait quelque peu, mais avec les multiples obstacles qui étaient venus se glisser entre Karly et moi, je préférais m'attendre au pire venant du bureau de la protection de l'enfance. Entre autres, les paroles de Amir perduraient dans mon esprit. Je ne cessais de me dire que peut-être, avait-il profité de l'alcool pour me cracher ce ressenti. C'est avec toutes ces questions que mes avocats, Karly et moi attendions dans le couloir du tribunal. Nous étions toutes les deux muettes depuis le trajet jusqu'à maintenant. Elle me serrait la main, je la rassurais en lui caressant les cheveux. Personne d'autre de la famille n'était venu, ils étaient tous très occupés. Mais ce qui me choqua le plus, c'est que Amir ne se soit pas déplacé. Il était au courant depuis plusieurs semaines, il avait même émit le vœu de voir son nom sur l'acte de naissance de Karly. "Tout ça pour me baiser." Je ne pus m'empêcher de le penser. La pauvre Karly ne cessait de regarder vers l'entrée pour vérifier que son père venait. Toujours le même résultat. Elle déposait une nouvelle fois sa tête sur ma poitrine pour cacher sa déception.
Au moment où l'on s'apprêtait à rejoindre la salle d'audience, je vis Gina courir à ma rencontre. Elle était épuisée et essoufflée. Elle se baissa pour embrasser Karly, avant de me prendre tendrement dans ses bras. Ce n'était pas le même effet que me faisaient ceux de Amir, mais pour l'heure il était toujours porté disparu et ma meilleure amie elle, ne me laissait pas tomber et me soutenait comme elle pouvait. Elle nous suivit jusqu'à l'intérieur où serait décidé du sort de Karly et moi.
Durant l'audience nous n'avions pas dit grand chose. Mes avocats avançaient arguments après arguments et les avocats à l'opposé trouvaient toujours à redire. Je n'en pouvais plus. Tout ce que je voulais c'est qu'on en finisse avec tout ceci. Je voulais crier "Laissez nous rentrer ma fille et moi. Karly est ma fille!" Au lieu de quoi, j'étais assise à côté de mes avocats, regardant de temps en temps ma fille aggripée aux vêtements de Gina. Elle n'était pas du tout rassurée par ce qu'il se passait en ce moment, en plus du fait que Amir n'était toujours pas arrivé.
- Mlle Parker avez-vous quelque chose à rajouter ?
La juge venait de me donner la parole, après que les avocats aient fait leur dernière plaidoirie. Il n'y avait pas de jury et la salle était quasiment vide. Je me levai de ma chaise et ajustai le blaser.
- Tout ce que j'aimerais ajouter votre honneur... C'est que je n'ai pas d'expérience en tant que mère c'est vrai, mais l'instinct maternel je le ressens à l'égard de Karly. À l'instant où j'ai vu cette enfant, elle s'est glissée dans mon cœur et je l'ai tout de suite aimé. Tout ce que je souhaite c'est la rendre heureuse, et je m'en donnerai à cœur joie si aujourd'hui, vous nous permettez Karly et moi, d'être légalement mère et fille... Car nous le sommes déjà de cœur. Je vous remercie.
Je me rassis et lançai un sourire à Karly, qui me sourit immédiatement. Mes avocats m'encourageaient du regard. La juge s'éclaircit la voix.
- Nous allons prendre une courte pause de dix minutes. L'audience est levée.
Elle frappa un coup, avant de quitter son siège et nous d'accompagner sa sortie en restant debout. Nous gagnâmes à nouveau le banc du couloir. Pendant que Gina essayait de distraire Karly, je vérifiai que je n'avais pas reçu un quelconque signe de vie de Amir. Rien. Il aurait pu faire abstraction de ce qui s'est passé la veille et venir soutenir Karly! "Mi princessa" mon cul oui. Il s'était bien foutu de nous, surtout d'elle. "On baise ensemble point". Cette phrase me revint encore et encore, me donnant l'impression de recevoir une claque en plein visage. Je ne me laissai pas distraire longtemps et rejoins de nouveau Gina et Karly, qui semblait plus détendue qu'en début de journée. J'en étais ravie. Nous fûmes appelés à rejoindre la salle d'audience pour le verdict. C'était l'un des moments les plus stressants de ma vie.
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De la comédie Au réel...
RomanceAnn-Louise Parker, jeune femme seulement âgée de 25 ans a déjà tout pour elle, un bon travail dans lequel elle excelle, une vie considérée comme monotone et incomplète pour sa mère par le simple fait qu'elle ne soit pas mariée. Lorsqu'elle revoit un...