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   L'avion avait atterrit aux environs de 17 heures à Miami. Amir avait récupéré les bagages, et c'est à bord d'une Mercedes Benz -- de mon père -- que nous nous sommes rendus à la villa Parker. Nous trouvâmes à l'intérieur Dorothy, qui préparait le dîner.

- Oh poussin, quel plaisir de te voir! ; dit-elle en m'embrassant les joues.

- Moi de même Dorothy! ; souris je.

- Mais... vous! Que faites-vous là? ; dit-elle en s'adressant à Amir sur un ton réprobateur.

- Euh... Dorothy, il s'agit de...mon fiancé ; dis-je avec hésitation.

- Salut! Vous avez l'air de bien cuisiner ; intervint celui-ci.

- Chéri! S'il te plaît, montes les valises, je te rejoins ; lançai-je à la hâte, en lui montrant l'escalier.

- Ne tarde pas ma belle ; il déposa un rapide baiser sur ma joue.

      Après son départ, je me retournai sur le regard interrogateur de Dorothy. Je retirai mon manteau que je déposai sur une chaise haute.

- Tu m'expliques ? ; demanda-t-elle. L'autre jour, il était venu et tu l'avais littéralement jeté à la porte.

- J'étais en colère contre lui. On avait eu une très grosse dispute à New-York ; repliquai-je.

- Vraiment, au point de ne pas être capable de mettre un nom sur ce qui vous uni ?! ; lança-t-elle.

- Ah Nana! des fois tu me fatigues avec toutes tes questions. Amir m'a vexé, et tu me connais je me fâche facilement... Mais maintenant tout va bien.

- Très bien, puisque t'as l'air exaspéré ; capitula-t-elle.

- Ne t'inquiètes pas pour moi d'accord! ; je déposai un baiser sur son front. Je vais voir ce qu'il fait là haut.

   En arrivant à l'étage, je trouvai Amir dans le couloir, -- assis sur sa valise -- manipulant son portable ; je le dépassai et ouvris la porte de ma chambre. Il m'y suivit avec les valises.

- C'est dingue! Je passe d'homme d'affaires à bagagiste ; lança-t-il en s'affalant sur le fauteuil couleur ivoire.

- Ah ah, très drôle, je me contrefiche de ton sort Amir ; répondis-je sèchement.

- Ouh!... Alors comme ça, on a eu une grosse dispute à New-York ; lança-t-il. Je serai curieux de savoir à quel sujet ne nous entendions nous pas. Non, plutôt... La manière dont nous nous sommes réconciliés. Était-ce par un dîner qui a finit dans un plumard?

    Il riait, visiblement amusé de sa thèse, ou alors de la mine horrifiée que j'affichais à ce moment. Je n'en revenais pas, en plus d'être idiot, il était pervers.

- Quand t'auras fini, je te prierai de gagner ton " plumard " comme tu l'as si bien dit ; lançai-je.

- On ne va pas partager le tien? ; répliqua-t-il avec un air de défi.

- Non! Dès notre retour de chez les Kingsley, tu iras dormir dans la chambre à l'autre bout du couloir ; repliquai-je avec un rire nerveux.

- Alléluia! Tu dois sûrement ronfler ; dit-il sur un ton soudainement sévère.

     Il sortit dans le couloir sans me laisser le temps de répondre quoique ce soit. Je me saisis d'un coussin et hurlai dessus. Cet imbécile me donnait des envies de l'étrangler, et dire que ce soir j'entrais dans la peau de sa fiancée... Rien que d'y penser, j'en avais la nausée. Quand est-ce-que cette haine avait-elle commencé au juste? Peu importe... Amir Lewis Santiago allait devenir mon pire cauchemar.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant